12 juin 2024 - 07:00
Audience publique de consultation du BAPE le 4 juin à Contrecœur
Les dirigeants de Triumvirate Environmental expliquent leur projet aux citoyens
Par: Jean-Philippe Morin

Le directeur de l’usine contrecœuroise Dennis Lecompte, le spécialiste en environnement Robert Murray et le consultant David Juneau ont répondu aux questions des citoyens, le 4 juin. Photo capture d’écran

Le projet de revalorisation de matières dangereuses résiduelles (MDR) proposé par Triumvirate Environmental fait présentement l’objet d’une consultation publique jusqu’au 28 juin. Les dirigeants de l’entreprise contrecœuroise ont répondu aux questions du public lors d’une audience publique dirigée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) le 4 juin dernier, à Contrecœur.

Une poignée de citoyens assistaient à cette séance publique, étant donné que le conseil de ville de Contrecœur siégeait en même temps. Ils étaient tout de même intéressés à la présentation du projet et ont posé une dizaine de questions aux promoteurs, notamment sur la proximité des résidences du site (900 mètres) et sur la dangerosité des produits traités.

Le directeur de l’usine contrecœuroise Dennis Lecompte, le spécialiste en environnement Robert Murray et le consultant David Juneau ont présenté le projet pendant une vingtaine de minutes. Ils ont voulu rassurer les citoyens en leur mentionnant qu’en cas du pire imprévu possible, comme une fuite, une émanation ou pire, une explosion, un impact pourrait être remarqué à 350 mètres et n’aurait donc aucune incidence sur les résidences ou les citoyens.

Les promoteurs ont rappelé que l’usine, qui est en place depuis plus de 20 ans à Contrecœur, est en zone industrielle.

Revalorisation de matières dangereuses

Le spécialiste en environnement Robert Murray a présenté les grandes lignes de ce projet qui nécessite un investissement privé de 13 M$ et créera 70 emplois. Si tous les permis sont autorisés comme prévu, Triumvirate Environmental prévoit la construction en 2025 pour une mise en opération en 2026.

Les MDR envoyées au site de Contrecœur avant d’être revalorisées sont, par exemple, des peintures, solvants, huiles ou produits domestiques. Le projet fera donc en sorte d’extraire les matières organiques ou les métaux, par exemple, pour les recycler et ainsi réduire l’enfouissement de matières ne devant pas être enfouies.

Selon les promoteurs, le projet rencontre toutes les normes réglementaires en vigueur. Le tout se fera à 100 % sur le site existant et n’aura aucun impact sur la faune autour. Il n’y aura pas non plus de rejet d’eau et l’impact sur le trafic sera minime (dix camions par jour au lieu de cinq actuellement).

Triumvirate Environmental assure mettre en place différentes mesures d’atténuation afin de contrôler les émissions atmosphériques et de réduire les risques d’émanation ou d’explosion.

« Ce projet permet de recycler des matières dangereuses résiduelles générées dans nos écoles, nos hôpitaux et les écocentres qui sont toutes actuellement dirigées vers l’enfouissement. Ça permettra de les valoriser ici-même, au Québec », assure le spécialiste Robert Murray.

« Après l’écocentre, c’est le trou noir. Le choix de l’entreprise est de proposer une solution locale avec moins de transport pour ces matières, sans devoir exporter les déchets. En plus, on les remet en valeur, ce qui est bon pour l’économie circulaire », ajoute le consultant David Juneau.

La suite

Toute personne, groupe ou municipalité peut désormais faire une demande d’examen public du projet en effectuant une demande officielle au ministre de l’Environnement. Les demandes effectuées doivent contenir les motifs la justifiant et l’intérêt à l’égard du milieu.

Pour effectuer une demande d’ici le 28 juin à 23 h 59, il faut écrire à ministre@environnement.gouv.qc.ca. On peut aussi écrire par la poste au cabinet du ministre.

Si aucune demande n’est effectuée, le rôle du BAPE se termine. Advenant qu’une seule demande est faite et jugée recevable par le ministre, le BAPE devra enclencher soit une audience publique de quatre mois, une consultation ciblée de trois mois ou une médiation de deux mois.

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