9 juillet 2024 - 08:00
Date du déménagement le 1er juillet : sept locataires n’ont pu se reloger
Par: Stéphane Fortier

Les logements à louer se font rares au Québec et Sorel-Tracy ne fait pas exception. Photothèque | Les 2 Rives ©

On parle un peu partout au Québec de ce fameux manque de logements et à Sorel-Tracy, en ce lendemain du déménagement du 1er juillet, n’a pas fait exception puisque pas moins de sept ménages n’ont pu se reloger et d’autres en ont été évincés.

En fait, on devrait plutôt parler de 56 dossiers ouverts, mais de ce nombre, on compte sept dossiers vraiment urgents. « Actuellement, il y en a trois qui doivent se loger à l’hôtel et les autres logent chez des membres de leur famille ou des amis », révèle Debbie Savoie, directrice générale de l’Office d’habitation Pierre-De Saurel. Les frais d’hôtel, faut-il le rappeler, sont défrayés par la Société d’habitation du Québec et la Ville de Sorel-Tracy.

Dans certains cas, ce sont des propriétaires qui ne renouvellent pas un bail pour effectuer des rénovations. On parle ici de rénovictions. « Il y a également des locataires qui ne renouvellent pas leur bail », précise Mme Savoie.

Cette dernière rappelle que l’an dernier, le Service d’aide de recherche de logements (SARL) avait traité 160 dossiers. « Et, pour la majorité des cas, nous avions comblé les besoins. Cette année, nous croyons fermement que nous pourrons trouver de quoi loger les sept ménages et les autres d’ici quelques semaines », mentionne Debbie Savoie.

Manque de 3 1/2

Ce qui fait défaut à Sorel-Tracy, ce sont les logements 3 1/2. « Ils sont difficiles à trouver. Il y a bien des 4 1/2 et des 5 1/2, mais les 3 1/2 sont plutôt rares et nous lançons un appel aux propriétaires qui pourraient accommoder ceux qui en cherchent » lance Mme Savoie.

Elle constate qu’il se fait beaucoup de construction dans le secteur, mais il ne s’agit pas nécessairement de logements abordables et ils ne conviennent pas à la clientèle de l’Office.

Pour ceux qui n’auraient pas les moyens de payer des prix exorbitants, l’Office rappelle qu’elle peut faire une demande de PSL (Programme de supplément au loyer) qui permet aux locataires de ne pas dépasser 25 % de leurs revenus pour se loger.

Plusieurs évictions

Chez Action logement Pierre-De Saurel, dont la mission est de défendre les droits des locataires de la MRCde Pierre-De Saurel et d’améliorer leur qualité de vie, les évictions ne manquent pas depuis juin. « En juin et en ce début de juillet, nous avons reçu pas moins de 25 demandes pour éviction de locataires, mais je sais qu’au cours des prochains jours, il y en aura d’autres », révèle Dominic Gosselin, coordonnateur de l’organisme Action logement Pierre-De Saurel.

« Les propriétaires invoquent des raisons comme le non-paiement de loyers, mais on se doute bien que depuis le moratoire du gouvernement sur les rénovictions, ils ne peuvent plus donner cette raison pour expulser un locataire, alors ils se trouvent des faux-fuyants », croit Dominic Gosselin.

Ce dernier déplore que l’augmentation des loyers va favoriser, justement, les défauts de paiement. « Il y a des loyers à 2000 $ pour des 6 1/2 à Sorel-Tracy. On n’est pas à Montréal ici, pourtant », déplore-t-il.

Des animaux abandonnés au Service animalier

Par ailleurs, au cours des mois de mai et juin, le Service animalier Pierre-De Saurel et Régions (SAPDSR) a accueilli de petits animaux de compagnie que des propriétaires ont dû abandonner à cause d’un changement de domicile.

De fait, on a recensé pas moins de cinq chiens au cours de ces deux mois. Il arrive également que l’équipe du Service animalier trouve des chiens abandonnés dans les rues. « Récemment, nous avons trouvé des petits chiens attachés à un poteau », révèle Caroline Kilsdonk, directrice générale par intérim du SAPDSR.

« Les gens n’attendent pas nécessairement le 1er juillet pour nous amener leur animal, ils le font parfois dans les semaines qui précèdent. Cette année, nous avons eu plus de chiens que d’ordinaire », ajoute-t-elle.

La directrice générale précise que, outre les déménagements, les gens doivent parfois se défaire de leur animal à cause d’une séparation ou de difficultés financières. Il peut s’agir aussi de personnes seules qui s’en vont en résidence.

Sans vouloir culpabiliser les gens, bien au contraire, Mme Kilsdonk aimerait qu’ils soient plus prévoyants et réfléchissent davantage avant d’adopter un petit animal. « Mais s’ils ne peuvent les garder, leur première responsabilité est d’aller les porter dans un refuge », conclut Mme Kilsdonk.

image
image