9 juillet 2024 - 07:00
L’effet Pierre Mondou
Par: Deux Rives

Disposant d'une longue feuille de route dans le journalisme à Sorel-Tracy, avec plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans les médias écrits dont le journal La Voix, Daniel Lequin a accepté de nous partager sa plume de temps à autre pour des chroniques.

La sincérité, ça se voit lorsque l’on prend les moyens et que l’on scrute attentivement une personne. Moi, je peux la percevoir.

Il y a quelques jours, le tournoi de golf du Cégep de Sorel-Tracy a réuni, fidèle à son habitude, nos hockeyeurs professionnels originaires de la région. Je ne sais pas si vous avez remarqué. Ils sont sincères dans leurs paroles, dans leurs faits et gestes.

Ils ont été influencés et je connais très bien leur inspiration. Sans le savoir, le comportement et l’attitude de Pierre Mondou sont venus dicter ceux qui allaient prendre la relève. Il s’agissait simplement que le suivant démontre l’exemple afin que le chaînon se poursuivre.

François Beauchemin a impressionné par son allure lorsqu’il a joué dans la LNH et cela a porté fruit.

Bien sûr, à cause de mon âge que je ne peux trahir, j’ai eu la chance à titre de journaliste et de personne rapprochée de la garde des défunts Éperviers de Sorel, de suivre attentivement celui que l’on surnommait le Mousse avec les Canadiens.

Vous avez épié la dernière finale de la coupe Stanley. Combien ça devient enivrant de rafler ce fameux trophée.

Alors, remontons dans le temps. Au terme de la saison 1977-78, les Canadiens disputent la coupe en finale contre les Bruins de Boston. Je suis dans le salon chez mes parents pour vivre ce qui allait devenir l’ultime rencontre de cette série. La partie est présentée dans le vieux Garden à Boston.

Après la victoire de la Sainte-Flanelle, il y a une idée incroyable qui me passe dans la tête. Je veux saisir la coupe dans mes mains. J’ai une opportunité unique qui se présente à mes yeux puisque je connais Pierre Mondou. À cette époque, la coupe n’était pas aussi accessible qu’aujourd’hui.

Je sais que le lendemain, les joueurs du Tricolore participeront à la parade dans les rues de Montréal.

Je me rends avec ma petite Toyota jaune jusqu’au métro à Longueuil qui me conduira à la station Atwater. Je dois vous dire que quelques heures plus tôt, j’avais téléphoné à Pierre pour lui demander si le projet devenait réalisable. « Aucun problème. Présente-toi devant le Forum, je vais te faire signe. »

Intérieurement, je crois qu’il a dit ça pour me faire plaisir, que dans l’euphorie, il allait m’oublier. Je me présente. Soudain, je l’aperçois au loin. Je crie. Il m’entend et me fait un signe de la main. Je n’en crois pas mes yeux. Je bouscule les gens pour me frayer un chemin. Je pénètre dans le Forum avec Pierre. Je jubile, je capote, je n’en crois pas mes yeux. Me voilà avec la coupe, entouré des joueurs des Canadiens.

Pierre prend même le temps de me faire visiter la chambre. Je fais prendre des photos, car à l’époque, le cellulaire n’existait pas.

Alors voilà qui est Pierre Mondou. Un être charmant, souriant, gentil, qui a toujours voulu plaire aux autres et qui est demeuré extrêmement simple malgré son statut. J’ajouterais même qu’il est timide à certaines occasions, car il n’a jamais aimé se retrouver sur la sellette.

Les Beauchemin, Fleury, Beauvillier, Aubé-Kubel, je ne les connais pas autant, mais j’observe leur comportement et parfois, ils me rappellent Pierre Mondou.

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