9 juillet 2024 - 09:29
La traverse de Sorel-Tracy sera interrompue du 19 au 22 juillet
Par: Stéphane Fortier

Les activités de la traverse Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola seront interrompues du 19 au 22 juillet. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Parce que les négociations piétinent entre le Syndicat des Métallos et la Société des traversiers du Québec (STQ), les activités de la traverse Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola seront interrompues de nouveau en ce début des grandes vacances.

En effet, les employés que l’on appelle non-brevetés (huileurs, matelots, travailleurs à quai et caissiers) seront en grève du 19 juillet à 7 h au 22 juillet à 6 h 59, alors que commenceront les vacances de la construction. Ces mesures visent à contraindre l’employeur, la STQ, à revenir à la table de négociation avec des offres qui respectent leurs attentes légitimes.

Ces travailleurs, tous membres de la section locale 9599 des Métallos, revendiquent la parité salariale avec les travailleurs de l’industrie et de meilleurs horaires de travail, beaucoup plus flexibles.

« Nous représentons plusieurs groupes maritimes. Nous nous sommes greffés au Syndicat canadien de la marine marchande et nous représentons des travailleurs chez Océan remorquage, CTMA, la traverse des Îles-de-la-Madeleine et COGÉMA (Compagnie de gestion de Matane). Nous pouvons donc faire des comparatifs au niveau des salaires. Les non-brevetés débutent à 19,79 $ l’heure et après trois ans, ils peuvent gagner 21,94 $, mais pas plus, même s’ils ont 10 ans ou 20 ans d’ancienneté », mentionne Luc Laberge, représentant syndical pour les Métallos.

Pour des postes équivalents, d’autres services maritimes comme Océan Remorquage ou COGÉMA offrent entre 25 $ et la Garde côtière entre 32 $ et 38 $ l’heure.

« Nos membres en ont assez de travailler pour des salaires sous la moyenne de l’industrie et dans des conditions dangereuses, fait valoir Luc Laberge. Ce sont des travailleurs qualifiés et dévoués qui contribuent chaque jour à la sécurité des traversées. Ils ont parfois à se transformer en sauveteurs, en pompiers et sont formés pour répondre à toutes situations d’urgence. Il est temps que la STQ agisse de manière responsable envers eux, qu’elle reconnaisse leur valeur et leur accorde le respect qu’ils méritent ».

Récemment, la présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, a affirmé sur X que « la STQ était responsable de sa négociation et qu’elle disposait de tous les moyens nécessaires pour parvenir à une entente juste et équitable ». Or, selon le syndicat, les dernières rencontres de négociation démontrent une réalité fort différente. Lors de la dernière rencontre, le syndicat demandait un rattrapage de 5 dollars l’heure. « Et l’employeur nous a offert 85 cents. C’est vraiment insultant », déplore M. Laberge.

Pas essentiel

Par ailleurs, rien ne protège les usagers en cas d’une grève prolongée. En effet le Tribunal administratif du travail (TAT) considère que la traverse de Sorel-Tracy ne constitue pas un service essentiel jugeant qu’en cas d’arrêts de travail, la vie des résidents ne serait pas en danger puisque, entre autres choses, il est possible de profiter de services hospitaliers des deux côtés des rives, ce qui n’est pas le cas de L’Isle-aux-Coudres par exemple.

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