C’est ce qu’a laissé entendre Luc Laberge, représentant syndical pour les Métallos, le 12 juillet dernier, au lendemain d’une rencontre avec l’employeur. Déjà, le syndicat avait émis un avis de grève pour les salariés non brevetés de Sorel-Tracy, soit le 19 juillet à 7 h jusqu’au 22 juillet à 6 h 59. Durant cette période, le service sera complètement interrompu.
Ces travailleurs, tous membres de la section locale 9599 des Métallos, revendiquent la parité salariale avec les travailleurs de l’industrie et de meilleurs horaires de travail, beaucoup plus flexibles. « Ça ne regarde pas bien. On en est au même point que lors de la dernière rencontre et on risque fort de demander un mandat de grève illimitée au Tribunal du travail. C’est à ce point-là », déclare M. Laberge.
Les employés non brevetés débutent à 19,79 $ l’heure et après trois ans, ils peuvent gagner 21,94 $, mais pas plus, même s’ils ont 10 ou 20 ans d’ancienneté. « Pour les employés brevetés (officiers de navigation et mécaniciens), on a un retard entre 8 $ et 10 $ l’heure si on compare avec les autres entreprises maritimes », indique le délégué syndical.
Selon lui, la dernière rencontre entre les deux parties ressemblait beaucoup à la précédente en matière d’offre patronale. « Ça ressemble à la proposition offerte au Front commun, soit 12,7 % d’augmentation, avec plusieurs concessions, mais dans notre cas, cela devrait être 17,4 %. On n’est pas encore à la bonne place », croit M. Laberge.
Récemment, la présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, a affirmé sur X que « la STQ était responsable de sa négociation et qu’elle disposait de tous les moyens nécessaires pour parvenir à une entente juste et équitable ». Or, selon le syndicat, les dernières rencontres de négociation démontrent une réalité fort différente. Lors de la dernière négociation, le syndicat demandait un rattrapage de 5 $ l’heure pour les employés non brevetés. « Et l’employeur nous a offert 85 cents. C’est vraiment insultant », déplore M. Laberge.
Le 19 juillet, le syndicat prévoit tenir une assemblée syndicale à Sorel-Tracy et il se pourrait que les employés aient à se prononcer sur un mandat de grève illimitée.
Service essentiel?
Par ailleurs, rien ne protège les usagers en cas d’une grève prolongée. En effet, le Tribunal administratif du travail (TAT) considère que la traverse de Sorel-Tracy ne constitue pas un service essentiel jugeant qu’en cas d’arrêts de travail, la vie des résidents ne serait pas en danger puisque, entre autres choses, il est possible de profiter de services hospitaliers des deux côtés des rives, ce qui n’est pas le cas de L’Isle-aux-Coudres par exemple.
