Depuis quelques années, la courbe démographique bouge vers le haut à Sorel-Tracy, tout comme dans les municipalités rurales. Depuis des lustres, on comptait plus ou moins 50 000 personnes sur le territoire de la MRC, dont 35 000 personnes à Sorel-Tracy, réussissant de peine et de misère année après année à même conserver ce nombre. L’âge de la population continuait d’augmenter et la part des plus jeunes, clientèles des écoles, arrivait difficilement à garder le rythme. Un grand défi pour les autorités scolaires.
Ce sera sans doute confirmé lors du recensement de 2025, mais on s’attend à une augmentation de la population et peut-être un frein à son vieillissement constant. La pandémie de 2020 a eu des impacts inattendus, elle a incité des gens résidants plus près de Montréal à s’installer chez nous. Même légère, cette migration a contribué à créer un nouveau profil de population. La pression de la pénurie de main-d’œuvre sur les entreprises, mais aussi le développement de nouveaux créneaux économiques, dont la construction navale, mobilisent tous les acteurs du développement pour attirer et retenir la population. Une opération qui donne déjà des résultats.
La volonté affirmée des autorités municipales, à Sorel-Tracy en particulier, de favoriser la construction de nouveaux logements, de développer de nouveaux quartiers et d’en redévelopper d’autres, dont le centre-ville, créera son impact sur la courbe démographique. Sorel-Tracy prévoit la construction de 1500 à 2000 nouvelles portes au cours des prochaines années, et les municipalités rurales ne sont pas en reste. Par exemple, Michel Aucoin, maire de Sainte-Victoire-de-Sorel, indiquait récemment que sa municipalité pourrait accueillir jusqu’à 500 habitants de plus d’ici cinq ans, une augmentation de 20 % pour cette municipalité.
Christian Lacourse, directeur général du CSS de Sorel-Tracy, indiquait dans nos pages la semaine dernière que le manque d’espace se fait sentir dans certaines écoles. Le CSS prévoit une augmentation du nombre d’élèves au cours des dix prochaines années. Compte tenu de l’âge des élèves, une augmentation de la population a un impact très rapide sur les écoles.
D’ici 2027, la MRC de Pierre-De Saurel, de concert avec toutes les municipalités du territoire, doit complètement revoir son schéma d’aménagement. Elle doit planifier et repenser le territoire. Très concrètement, cela signifie être en mesure de planifier la localisation des services, dont les écoles.
La planification ne peut se faire en silo, séparément, par chacun des acteurs.
Le CSS doit impérativement participer au travail qui sera réalisé par la MRC qui, pour sa part, a la responsabilité de l’intégrer dans le chantier en démarrage. Ultimement, le CSS aura besoin du soutien de toute la région pour convaincre rapidement un ministère de l’Éducation, généralement un peu lent à prendre des décisions, à l’appuyer financièrement pour accueillir les élèves là où s’exprimera le besoin. Cela deviendra un enjeu politique qui exigera du leadership et de la cohésion régionale.
La croissance porte son lot de défis, mais des défis drôlement plus stimulants que ceux auxquels la région a été confrontée depuis les années 1980.