4 septembre 2024 - 07:00
Un père de famille écope d’un an de prison pour leurre informatique
Par: Jean-Philippe Morin

Sébastien Gouin, de Sorel-Tracy, purgera les 12 prochains mois en prison. Photo tirée de Facebook

Un père de famille de 40 ans qui a échangé des propos et photos à connotation sexuelle avec ce qu’il croyait être des adolescentes de 14 ans n’évitera finalement pas la prison. Le Sorelois Sébastien Gouin a pris le chemin des cellules pour un an, le 27 août dernier, lorsqu’il a reçu sa sentence au palais de justice de Sorel-Tracy.

Son avocat demandait à ce que son client purge une peine d’un an dans la collectivité, alors que la Couronne demandait deux ans de prison. Le juge Marc-Nicolas Foucault n’était pas d’avis qu’une peine dans la collectivité aurait « atteint les objectifs de dénonciation et de dissuasion », a-t-il mentionné en lisant la sentence rendue.

C’est pourquoi il a prononcé des peines de six mois consécutives sur chacune des accusations, ce qui porte la peine totale à 12 mois. Rappelons que Sébastien Gouin a plaidé coupable à deux chefs d’accusation de leurre informatique en décembre 2023.

Photos intimes et discussions osées

En septembre 2022, alors âgé de 38 ans, Sébastien Gouin s’était connecté à un site pour discuter avec ce qu’il croyait être une adolescente de 14 ans en utilisant l’acronyme BeauBig. Or, de l’autre côté de l’écran, il s’agissait d’un policier.

Tout au long des échanges, il lui fera plusieurs commentaires à connotation sexuelle, notamment en lui demandant si elle était déjà passée à l’acte et si elle aimerait le faire. Il lui enverra également une photo de ses parties intimes, avant que le policier ne mette fin à la discussion.

Puis, en novembre 2022, l’accusé se connecte à nouveau à un site pour discuter avec une autre fille de 14 ans avec le pseudonyme BigSeb. À nouveau, il ne s’agit pas d’une adolescente, mais bien d’un policier d’infiltration derrière l’écran et à nouveau, il lui envoie ses parties intimes et lui pose des questions à connotation sexuelle.

« Pour les facteurs aggravants, le Tribunal retient que l’accusé est un homme d’âge mûr qui s’adressait à de jeunes filles de 14 ans et rapidement, il tient des propos sans équivoque quant au caractère sexuel de ceux-ci. Les propos sont crus, sont explicites. Aussi, avec les images qu’il transmet à ces deux jeunes filles […], il a repoussé les limites constamment. À l’une d’elles, il demande d’être en contact plus direct et à l’autre, il propose une rencontre », a narré Marc-Nicolas Foucault.

Le juge a toutefois souligné les nombreux facteurs atténuants, comme son emploi stable, ses bonnes relations personnelles avec son entourage, son absence d’antécédents, le plaidoyer de culpabilité pour éviter un procès, ses regrets et remords sincères ainsi que sa prise en main, même si « son travail d’introspection doit être poursuivi ».

En plus de cette peine d’un an, Sébastien Gouin a été inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans. Un échantillon de son ADN a été prélevé. À sa sortie de prison, il devra se soumettre à une probation de trois ans assortie de plusieurs conditions, comme ne pas communiquer avec des personnes âgées de moins de 16 ans et ne pas se trouver dans des endroits où pourraient se trouver des enfants.

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