À seulement 39 ans, Pierre-Marc Drouin est devenu un auteur prolifique et de son propre aveu, il le doit beaucoup à ses enseignants du programme Arts et lettres du Cégep de Sorel-Tracy. « Avant d’aller au cégep, je jouais au football avec les Polypus et je rêvais de la Ligue canadienne. Comme je n’étais pas parmi les meilleurs, je me disais que peut-être, en fin de compte, je pourrais devenir journaliste sportif », raconte Pierre-Marc Drouin, qui avait choisi l’option journalisme en cinquième secondaire.
Déjà, celui qui est devenu un auteur reconnu en cinéma et en télévision démontrait un talent certain pour l’écriture. Il s’inscrit donc au programme d’Arts et lettres du Cégep de Sorel-Tracy. « J’avais des idées de ce que je voulais faire, mais pas un scénariste, en tout cas », nous dit celui qui a fait partie de la troisième cohorte de ce programme.
« Les jeunes profs étaient cool et m’ont beaucoup inspiré. Les plus anciens aussi. Il y avait un prof de philo qui donnait aussi des cours sur l’histoire de l’art. Tous étaient des passionnés et, dans un cours, différents thèmes étaient abordés dont le cinéma. Cela m’a allumé et, au Cégep, j’ai tourné un autoportrait que j’ai présenté dans mon porte-folio pour entrer à la faculté de Cinéma de l’Université Concordia. C’était très fougueux mon affaire. J’avais déjà des bâtons de dynamite entre les mains », décrit Pierre-Marc Drouin.
L’écriture prend le dessus
Pierre-Marc Drouin ne deviendra jamais cinéaste; c’est l’écriture qu’il l’alimente maintenant. « Quand je produisais du contenu visuel, personne ne me parlait de ma photo ou autres techniques reliées à la réalisation, mais par contre, tous étaient unanimes pour affirmer que c’était fort bien écrit », relate-t-il.
Au début de la vingtaine, il se met à écrire sérieusement et à 22 ans, il soumet un roman à quelques maisons d’édition dont Québec Amérique, laquelle s’empresse de le publier. « J’en ai écrit un deuxième, Mile end story, et c’est vraiment là que ma carrière de scénariste a commencé », dévoile-t-il.
Au fil du temps, on (des maisons de production) lui demande de plus en plus de soumettre des projets. En 2017, cela a démarré avec Max et Livia, puis une première série télé Le Siège. « Avec In Memoriam, on a battu tous les records de la plate-forme Crave », souligne fièrement Pierre-Marc Drouin.
Malgré tous les succès engrangés par notre auteur jusqu’à présent, l’année 2024 pourrait bien être son année puisqu’il signe non pas une, mais bien quatre séries, soit Doute raisonnable, In Memoriam, Mont-Rouge et Les Armes, une série annuelle de 24 épisodes. Cette dernière série est proposée sur les ondes de TVA depuis quelques semaines et met en vedette Vincent-Guillaume Otis dans le rôle principal.
On le sait, Pierre-Marc Drouin possède une plume qui sort de l’ordinaire. Pour lui, les mots ne sont pas aussi importants que les sentiments qui peuvent être transposés à l’écran. « J’aime décrire ce que la personne ressent. Une scène peut être muette et pourtant transmettre beaucoup en termes de messages, d’émotions », dit-il.
Seule ombre au tableau (si l’on peut dire), le côté vedettariat auquel notre auteur est parfois obligé de se prêter. « Ma job, c’est d’écrire de bons textes qui vont inspirer les réalisateurs, les comédiens qui me posent souvent des questions sur les personnages qu’ils interprètent. C’est très flatteur de recevoir de l’attention, mais mon plaisir, c’est l’écriture. Je ne compose pas toujours bien avec le succès », de confier le Sainte-Annois. Actuellement, il est surtout dédié à l’écriture de la série Les Armes.
Pierre-Marc Drouin va toujours être reconnaissant envers le Cégep de Sorel-Tracy, lequel a contribué à l’aider à trouver sa voie. D’ailleurs, il a été l’ambassadeur officiel du 50e anniversaire du Cégep, récemment. « Son passage ici a été un moment déterminant pour lui et nous en sommes très fiers », indique, de son côté, Mélanie Lavallée, conseillère en communication au Cégep de Sorel-Tracy.
Quels sont les futurs projets de Pierre-Marc Drouin? « Je ne veux rien divulguer. Mes idées de projets, je les garde pour moi », de dire celui qui préfère la discrétion. C’est sûr qu’il y a des types de séries que j’aimerais faire, mais, par exemple, je n’aurais pas le talent pour faire des quotidiennes », confesse-t-il en guise de conclusion. Pas le talent? Notre Sainte-Annois fait, sans doute, preuve de beaucoup de modestie.
