Journaliste : Bonjour! C’est le fun que vous soyez à l’heure pour notre rendez-vous et pas en retard.
Canard : Tu sauras que nous, les canards, sommes toujours dans l’étang.
J : J’ai lu que vous êtes classé parmi les oiseaux aquatiques palmipèdes…
C : Les oiseaux… pardon?
J : Laissez faire. Vous avez l’air épuisé…
C : J’arrive du Festival de Canes. Il y avait de la poule là-bas. Oh! Boy. Mais je n’ai pas fait attention à ceux ou celles qui ont remporté les palmes. En plus, il faisait froid pour la saison.
J : Un froid de canard j’imagine? Êtes-vous du coin?
C : Du coin-coin vous voulez-dire? Non! Je viens du Mèssachaussette.
J : Hum! On dit Massachusetts. Vous avez déménagé récemment?
C : Oui et j’ai fait affaire avec le Plan Caneton.
J : C’est pas le Clan Panneton?
C : Pas pour les canards. À l’époque, on se disait : l’étang sont durs. Et comme on en avait mare…on a émigré.
J : J’imagine que vous vouliez vous éloigner de la source du problème? Parlant de problème, parlez-moi de votre conjointe.
C : La première fois que je l’ai rencontrée, j’ai crié ouaaaaah!
J : Vous avez crié… oie? Ma foi…
C : C’est vrai que t’es con, toi. Bref, j’avais les plumes toutes mouettes.
J : Moites, vous voulez dire…
C : Elle était très agressive à l’époque. Elle était toujours en beau colvert.
J : Ou en beau tabernache…
C : Elle se défoulait en tapant sur le sol. Paon, paon! Elle était pas mal sauvage pour un canard. En passant, saviez-vous que l’on appelle canette, une jeune femelle? Comme notre plus jeune que l’on avait punie et qu’on avait enfermée dans sa chambre, un moment donné.
J : C’était une canette consignée, finalement.
C : Pour revenir à notre première rencontre, ma conjointe était arrivée en même temps que le premier bateau de l’année au port de Montréal.
J : Vous auriez pu l’appeler ma cane à pommeau d’or. Ah! Ah! Ah! Où avez-vous eu votre premier rendez-vous?
C : Nous sommes allés manger au McDonald Duck. En passant, avant que tu me poses la question, on n’a jamais eu de prises de bec. C’est un cygne, heu… un signe qu’on est faits pour aller ensemble.
J : Pour un canard, j’imagine que vous voyagez beaucoup.
C : Je suis allé en Belgique, mais malheureusement, je ne parle pas le flamand.
J : Même pas le flamant… rose? Ah! Ah! Ah!
C : Si jamais je vais en Chine, j’ai au moins quelques notions de mandarin…
J : Que pensez-vous de l’ornithorynque?
C : Lord Nito… quoi?
J : Oubliez ça. Des personnages que vous aimez?
C : Oncle Picsou, Daffy…
J : Des choses que vous détestez?
C : La chasse, les oranges…
J : Vous aimez la musique, dit-on.
C : Surtout la chanson Héron, Héron, petit patapon. Certainement pas la danse des canards qui est encore beaucoup jouée dans les fêtes de mariages quétaines. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je n’aime pas quand les orchestres font des couacs. En passant, je m’excuse de grimacer, j’ai une patte cassée.
J : Ah! c’était ça, l’odeur. Et au hockey, pas besoin de vous demander le nom de votre équipe favorite…
C : Qu’est-ce que t’en penses? J’aime bien aussi l’équipe de basket de la Louisiane, les Pelicans, là. Et toi, tu aimes les Débils du New Jersey, je gage?
J : Suivez-vous les Alouettes?
C : Non, elles vont trop vite.
J : Non, je voulais parler… Bon!, Voilà deux agents de la SQ à mes trousses. Je me demande bien qui m’a dénoncé?
Le rédacteur de cette chronique a de nouveau été amené au département de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu. Il ne sera de retour dans ces pages qu’au cours du mois d’octobre.