24 septembre 2024 - 07:01
25 ans de ma vie!
Par: Deux Rives

Disposant d'une longue feuille de route dans le journalisme à Sorel-Tracy, avec plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans les médias écrits dont le journal La Voix, Daniel Lequin a accepté de nous partager sa plume de temps à autre pour des chroniques.

Quand l’inquiétude règne, ce n’est jamais bon.

Disons que présentement, les employés des Forges de Sorel traversent une mauvaise période.

Et pourtant! Il me semble qu’il serait si facile de trouver une solution.

À mon avis, ça sent le stratège politique. Mais bon, ça c’est autre chose.

J’ai eu la chance de travailler dans cette usine pendant 25 ans. Je venais de perdre mon emploi au journal. À l’âge de 40 ans, avec une famille de trois enfants, ce fut pour moi une libération, un privilège d’y gagner ma vie, car à cette époque, la région, sérieusement indisposée par une crise économique, voyait plusieurs de ses entreprises tomber comme des mouches, l’une à la suite de l’autre.

Durant mon passage, les Forges de Sorel ont traversé des hauts et des bas. C’est normal, ça ne peut pas toujours marcher comme sur des roulettes. On finissait toujours par voir la lumière au bout du tunnel, car les dirigeants, en contrôle, avaient les opportunités pour faire virer le vent de bord.

Là, ils sont à la merci du gouvernement.

Or, je n’ose croire qu’aucun personnage n’allumera au Salon bleu dans les prochains jours.

Particulièrement pour une région comme Sorel-Tracy et toutes les petites entreprises qui gravitent autour des Forges, on ne pourrait se permettre une fermeture.

On vient à Sorel-Tracy. On ne passe pas par Sorel-Tracy. C’est ce qui explique un peu que rares sont les usines de plus de 300 employés qui se sont établies localement depuis les 30 dernières années.

Honnêtement, on n’a pas les moyens d’en perdre une.

Le cri d’alerte lancé par les responsables, il y a maintenant quelques semaines, risque de se faire entendre.

Personnellement, je suis confiant que l’on arrivera à régler le problème de mégawatts.

Les Forges de Sorel ont réussi à passer au travers de nombreuses crises, particulièrement à l’échelle des propriétaires et de la conjoncture économique au niveau de l’acier.

Après 80 ans d’existence, qui voudra être le bouc émissaire d’une telle catastrophe?

Sorel-Tracy marche sur des œufs depuis de nombreuses années, car on s’entend pour dire que la ville ne pourrait encaisser que l’on mette la clé dans la porte chez Rio Tinto Fer et Titane ou les Forges de Sorel.

On dit souvent que les jeunes nés dans notre région s’expatrient, car ils n’arrivent pas à dénicher un emploi dans leur domaine.

J’ai trois enfants et ils travaillent tous à l’extérieur de Sorel-Tracy. Je suis convaincu que je ne suis pas le seul dans cette situation.

La fermeture des Forges constituerait un vrai coup de grâce pour l’économie locale. On n’a pas les reins assez solides pour encaisser un tel choc.

Je pense que la logique sera respectée une fois de plus et que l’entreprise finira par sortir la tête de l’eau. D’autant plus qu’elle vient d’investir dans une forge impressionnante de 19 millions $, l’une des plus puissantes au niveau mondial dans cette catégorie.

En 25 ans comme travailleur à cet endroit, j’ai été témoin de plusieurs tempêtes et à chaque fois, on parvenait à trouver une solution.

Alors, si la tendance se maintient, les Forges s’en sortiront une fois de plus. Logiquement, on ne brise pas une telle séquence.

image
Articles Similaires
Bloc d’énergie refusé
L’entreprise Les Forges de Sorel n’a pas dit son dernier mot
image