Les organismes de la région ont ainsi répondu à l’appel du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), pour qui il s’agissait de l’une des plus importantes mobilisations de l’histoire. Parmi les représentants régionaux, notons la présence d’Action logement Pierre-De Saurel et de l’Organisme de défense des droits sociaux (ODDS) du Richelieu.
Des personnes de tous horizons, venues de plusieurs régions, ont marché jusqu’à l’Assemblée nationale. Une clé géante y a été déposée afin de rendre bien visible le message porté par la manifestation au gouvernement Legault : la clé, pour une réelle sortie de la crise du logement vécue par les locataires du Québec, est l’augmentation du nombre de logements sociaux sous différentes formes.
Un nombre considérable de ménages locataires étaient toujours sans bail ou en recherche active de logement au 1er septembre 2024, deux mois après la période intensive des déménagements. « C’est bien à une crise d’inabordabilité à laquelle les locataires doivent faire face. Ce qui se construit sur le marché locatif privé ne répond pas aux besoins d’un nombre grandissant de locataires. La pénurie, la spéculation immobilière et l’explosion du coût des loyers alimentent ce qui est maintenant reconnu comme la crise du logement. Le désespoir est palpable et l’absence d’alternatives y contribue grandement, d’où l’urgence de travailler sur l’offre de logements sociaux sous différentes formes. Les logements qualifiés d’abordables ne le sont pas pour la majorité des ménages locataires de Sorel-Tracy », résume Dominic Gosselin, coordonnateur d’Action logement Pierre-De Saurel, rappelant que le quart des ménages locataires de la ville consacraient déjà lors du dernier recensement plus de la norme de 30 % de leur revenu pour se loger.
Plusieurs organismes communautaires, syndicaux, féministes et de lutte à l’itinérance se sont joints à la manifestation pour rappeler que les programmes de logements sociaux représentent un maillon essentiel du filet social. « Le logement social dont les différentes formules doivent continuer d’offrir une participation des locataires et des communautés locales représente un investissement nécessaire dans notre avenir collectif, offrant un rempart contre la spéculation et l’exclusion », insiste M. Gosselin.
Pour permettre aux locataires de se sortir durablement de la crise du logement, Action Logement Pierre-De Saurel demande, avec le FRAPRU, au gouvernement du Québec de se fixer une cible claire de nouveaux logements sociaux et communautaires. Pour le FRAPRU, il faudrait prévoir le financement annuel d’au moins 10 000 logements sociaux par année, sous forme d’OSBL, de coopératives d’habitation et de logements sociaux publics.