Depuis une vingtaine d’années, on cherche à sensibiliser les gens de la région à l’entrepreneuriat. Dans certains coins du Québec, ça fait partie de l’ADN, comme en Beauce. Ici, il y avait du travail à faire pour inspirer le désir d’entreprendre. C’est pourtant essentiel pour développer une région où l’économie est diversifiée, qui peut compter sur de nombreuses petites entreprises, et les entrepreneurs qui s’y investissent, pour la renforcer.
Un constat est apparu : il faut sensibiliser les jeunes tôt dans leur vie pour les inspirer et les amener à choisir ce parcours de vie exigeant, mais stimulant.
Depuis 2010, l’ESFL offre en option aux élèves de quatrième et cinquième secondaire le cours « Sensibilisation à l’entrepreneuriat ». Il y a des conclusions à tirer de son impact sur les élèves.
Si le cours ne manque pas d’ambition, au cours des dernières années, les élèves ont travaillé sur des projets fictifs qui suscitent, et on peut le comprendre, moins de motivation chez eux que le fait de travailler à de véritables projets de démarrage d’entreprises.
Avec le soutien et les encouragements de Gabriel Laprade du Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE), l’enseignant Yann Arseneault a proposé le projet de boulangerie-école pour que ça devienne réel.
Or, il n’y a pas de boulangerie à l’ESFL, tout est à faire avec les élèves qui y ont été associés dès l’année scolaire 2023-2024. Il faut voir ce qu’implique le projet : acheter des équipements, trouver le financement, répondre aux exigences d’hygiène et de salubrité alimentaire du ministère de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et former le personnel de cette boulangerie-école. Une cinquantaine d’élèves sont partie prenante à l’initiative pour les étapes de réalisation et de démarrage. Voilà la nature du petit miracle qui vise la production de 20 pains par jour durant un mois en découvrant toutes les facettes du démarrage d’une entreprise.
C’est lors de la campagne de sociofinancement, réalisée grâce au soutien de l’organisme La Ruche, que j’ai entendu parler de ce projet au printemps dernier. L’objectif était de ramasser 7000 $ grâce à des dons individuels et corporatifs. Le 28 juin, on annonçait avoir recueilli 8105 $, soit 115 % de l’objectif. En conséquence, le projet a pu profiter d’un montant supplémentaire de 7000 $ provenant du Fonds Mille et un pour la jeunesse du Secrétariat pour la jeunesse du Québec. Le projet pouvait voir le jour. On vient d’annoncer que les équipements requis ont été acquis et installés à l’ESFL.
Finalement, l’initiative d’un enseignant, le soutien du CJE, la réponse de la communauté, tout ça va faire vivre une expérience riche en apprentissages et en motivation à des élèves qui joueront un jour un rôle dans notre développement. Des petits miracles comme celui-là, il y en a beaucoup. On ne peut pas toujours parler. L’important, c’est de ne pas oublier qu’ils existent et qu’ils nous enrichissent.