« On accueille ce rapport à bras ouverts, assure le président de FDI, Éric Lupien. C’est un bon rapport pour nous. Il n’y a pas d’enjeu majeur à corriger. On s’attendait à un feu jaune parce que c’est très rare que le BAPE donne un feu vert immédiatement. Le processus continue pour nous. »
Dans un rapport de 107 pages, la commission d’enquête du BAPE soutient que sur le plan de ses effets sur la zone inondable, « l’aménagement de la cannebergière par FDI dans ce milieu est acceptable ». Elle demande toutefois à l’entreprise de démontrer qu’il n’y a pas de terrain disponible ailleurs dans la MRC de Pierre-De Saurel ou qu’il est nécessaire que ce projet se fasse en zone inondable.
« Le BAPE demande des précisions et pour, je dirais 85 % des questions, on a déjà les réponses. Notre équipe de professionnels est à l’œuvre pour corriger les petites choses. On a un appel prévu avec le ministère de l’Environnement aujourd’hui [le 4 novembre] d’ailleurs. On est très confiant de répondre positivement à tous les interrogations du BAPE. On a toujours montré notre bonne foi tout au long du projet et on va continuer de le faire », assure Éric Lupien.
Cette cannebergière, qui compte s’établir près du 1350, chemin du Chenal-du-Moine, est un projet majeur consistant en l’aménagement de 14 bassins de culture, d’un bassin d’irrigation et de deux bassins de récupération. Il comprendrait également des canaux de distribution, des digues ceinturant les ouvrages pouvant contenir de l’eau, une pompe d’eau sous-marine dans le fleuve Saint-Laurent, un bâtiment administratif et une station de pompage.
En tout, 70 hectares sont nécessaires pour implanter cette cannebergière, tandis que 3,3 hectares de milieux humides devraient être détruits. Lors des consultations au cours des derniers mois, les promoteurs Éric Lupien et Mario Lavallée ont assuré que les boisés détruits seront compensés à 125 % et les milieux humides à 110 %. Le BAPE suggère au ministère de l’Environnement de « privilégier un mode de compensation favorisant un rétablissement rapide des fonctions écologiques perdues en raison de l’empiétement du projet sur les milieux humides », le tout « considérant les pertes historiques de milieux humides en Montérégie et la fragilité écologique du milieu d’insertion du projet ».
Le coût du projet est estimé à environ 30 M$ et créerait jusqu’à 40 emplois temporaires durant la phase de construction, de novembre 2024 à juin 2026, et huit emplois permanents en phase d’exploitation que FDI planifie sur 100 ans. Concernant l’échéancier, Éric Lupien se dit confiant de pouvoir le maintenir. « On avait comme objectif de commencer en janvier et c’est encore possible, peut-être février sinon », conclut-il.
Rappelons que ce projet bénéficie de plusieurs appuis, dont la MRC de Pierre-De Saurel, l’UPA Richelieu-Yamaska ainsi que les municipalités de Sainte-Victoire-de-Sorel et Sainte-Anne-de-Sorel.
D’autres points du rapport
– FDI devrait effectuer un suivi de la qualité des eaux aux points de rejet au fleuve et les données recueillies dans le cadre de ce suivi devraient être rendues publiques et facilement accessibles.
– Ses opérations de transport du sable ne devraient pas avoir de conséquences importantes sur la circulation routière et les vibrations occasionnées par le camionnage seraient similaires à celles des véhicules lourds usuels qui circulent déjà sur les routes et n’occasionneraient pas de dommages aux infrastructures publiques ou aux solages des maisons.
– FDI devrait structurer les activités et les moyens d’information qu’elle prévoit dans un plan d’engagement des parties prenantes intégrant un mécanisme de gestion des plaintes, en vue d’entretenir une relation plus dynamique avec le milieu d’insertion de son projet.