Accompagné d’Ariane Bolduc, présidente de l’Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Sorel-Tracy (AGEECST), le président de la FECQ, Antoine Dervieux, a livré un vibrant plaidoyer en faveur d’une aide plus musclée destinée à ces étudiants. « Nous demandons d’abord que les stages soient rémunérés. Malgré les engagements répétés du gouvernement, 84 % des stagiaires dans les cégeps et universités du Québec ne reçoivent toujours aucune rémunération. Cette situation contraint de nombreux étudiants à chercher un emploi rémunéré en parallèle de leurs études, alors même qu’ils consacrent parfois jusqu’à 40 heures par semaine à leur stage », fait remarquer Antoine Dervieux.
« La combinaison de ce fardeau financier, d’une charge de travail excessive et de la pression académique affecte leur santé mentale et leur réussite scolaire. Il faut que le gouvernement débloque les fonds nécessaires pour assurer une rémunération des stages, permettant ainsi aux étudiants de se consacrer pleinement à leur apprentissage », plaide-t-il.
« La question de la rémunération des stages demeure un enjeu central pour les étudiants. Au Cégep de Sorel-Tracy, les étudiants de plusieurs programmes doivent effectuer des stages non rémunérés, les forçant à jongler avec des emplois précaires et leurs études », ajoute Ariane Bolduc.
Aide financière
LA FECQ demande également un chantier sur l’aide financière aux études. « Le programme d’Aide financière aux études (AFE), dans sa forme actuelle, est loin de répondre aux besoins des étudiants qui peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Le coût de la vie, notamment pour le logement et la nourriture, a considérablement augmenté, mais les montants d’aide sont restés inchangés, laissant beaucoup d’étudiants dans une précarité financière croissante », exprime Antoine Dervieux.
« Pire encore, 500 millions de dollars d’aide n’ont pas été réclamés au cours des six dernières années en raison de la complexité du programme et des variables qui ne sont plus au goût du jour », fait-il remarquer.
Des étudiants ont faim
Finalement, la FECQ a énoncé une difficulté qu’éprouvent plusieurs étudiants au cours de leur cheminement, soit l’insécurité alimentaire. « Les étudiants vivent cette précarité. Pour certains, s’assurer de manger trois fois par jour est un enjeu quotidien. Comment espérer réussir ses études si l’on arrive au Cégep, plus souvent qu’autrement, le ventre vide. Nous avons deux frigos alimentaires ici et ils se vident rapidement. Choisir entre ses études et manger est tragique », souligne Ariane Bolduc.
« Entre 2011 et 2023, le recours aux banques alimentaires par les étudiants postsecondaires a augmenté de 540 %. Aujourd’hui, c’est un étudiant sur cinq qui y a recours. Ne pas savoir si l’on pourra se nourrir correctement ajoute un stress considérable qui affecte la santé mentale et la performance académique des étudiants », indique Antoine Dervieux.
« Pour que des projets comme les frigos communautaires se réalisent, il est essentiel que le gouvernement commence à les subventionner. Ces aides financières permettraient à davantage de projets de voir le jour et garantiraient la pérennité des initiatives existantes, assurant ainsi un soutien continu aux étudiants en situation d’insécurité alimentaire », de conclure le président de la FECQ.