5 novembre 2024 - 07:40
Les négociations dans l’impasse à la traverse de Sorel-Tracy
Par: Stéphane Fortier

L’été dernier, 100 % des employés non brevetés de la traverse Sorel-Tracy/Saint-Ignace-de-Loyola avaient voté pour la grève générale illimitée. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Après 18 rencontres de négociations, dont 11 avec un conciliateur, le Syndicat des Métallos, représentant les syndiqués non brevetés de la traverse Sorel–Tracy/Saint-Ignace-de-Loyola et la Société des Traversiers du Québec (STQ), sont toujours dans l’impasse.

Dans l’impasse au point où le syndicat a demandé à l’employeur de recourir à l’arbitrage afin de finalement trancher. « C’est toujours l’impasse. Nos membres sont sans convention depuis 19 mois. La STQ met sur la table des offres salariales ridiculement basses, bien en deçà de ce qui a été donné ailleurs dans le secteur public. Nous demandons de remettre le dossier entre les mains d’un arbitre qui tranchera entre les positions de chacun et proposera une convention collective », explique le représentant syndical des Métallos responsable du secteur maritime, Luc Laberge.

Le représentant syndicat admet qu’il y a un risque, en confiant le tout dans les mains d’un arbitre, que ce dernier tranche en faveur de l’employeur. « Il y a toujours un risque, mais nos arguments sont bons, ils sont solides. Nous sommes confiants de pouvoir faire des gains. Nous avons vu ce que l’employeur a fait avec les autres grèves, alors nous voulons prendre une autre route », mentionne Luc Laberge, qui ne craint pas les résultats de l’arbitrage, loin de là.
« Nous savons que nos demandes sont justes et justifiées quand on regarde ce qui se fait ailleurs dans l’industrie. Nous avons donc confiance qu’un arbitre arrivera à trancher le litige de façon juste. C’est dans l’intérêt de la population du Québec de mettre ce trop long conflit derrière nous », poursuit Luc Laberge.

Il existe toutefois une possibilité que l’employeur dise non à l’arbitrage. Il faudra alors que le syndicat regarde pour un autre plan de match.
On se souviendra que, l’été dernier, 100 % des employés avaient voté pour un mandat de grève générale illimitée. « Mais va-t-on continuer à avoir la faveur du public si on déclenche une grève? Déjà que la situation est difficile à Sorel-Tracy avec la présence d’un seul traversier. Il faudra voir », laisse entendre Luc Laberge.

Il faut rappeler ici qu’un écart de 5 $ l’heure subsiste toujours entre les autres employeurs du secteur privé dans le même domaine et les syndiqués non brevetés de la STQ. « Lors de la dernière séance de négociations, l’employeur a tenté de remettre en question des clauses acquises de longue date, notamment sur les horaires et les primes, tout en montrant une fermeture totale sur les questions salariales. On n’est pas loin de la négociation de mauvaise foi. Ce qui est sur la table présentement ne ferait qu’agrandir l’écart de 5 $ avec les salaires comparables dans le secteur. C’est inadmissible », souligne le président de la section locale 9599 des Métallos, Dave Turcotte.
Au moment de publier, la STQ n’avait toujours pas dévoilé au journal sa réponse face à la demande d’arbitrage du Syndicat des Métallos.

La position de la STQ

Du côté de la STQ, elle entend poursuivre les négociations comme elles ont débuté en mars dernier, soit avec la participation d’un conciliateur. « Le syndicat a demandé la nomination d’un conciliateur au ministre du Travail en mars 2024. Le conciliateur nommé au dossier travaille activement pour rapprocher les deux parties et trouver un terrain d’entente. Le processus de conciliation se poursuit et la STQ est confiante d’en arriver à une entente négociée pour le renouvellement de la convention collective », a déclaré Bruno Verreault, conseiller en communication à la STQ.

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