12 novembre 2024 - 07:03
Adapter notre stratégie de développement économique
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Nos jeunes entrepreneurs continuent de faire parler d’eux. « Ils ont de l’audace, nos jeunes, ils foncent », dit Lise Gauthier de la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de Pierre-De Saurel au journaliste Alexandre Brouillard dans l’édition de cette semaine. Tant mieux, parce que notre région aura besoin d’eux pour atténuer l’impact des soubresauts de l’économie mondiale qu’on peut déjà prévoir pour les prochaines années. Besoin d’eux, mais aussi des organismes de développement comme la SADC ou Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS) qui les soutiennent.

La tendance aux économies protectionnistes se développe depuis plusieurs années déjà. Nous ne vivons plus dans un univers qui favorise le libre-échange et la mondialisation comme nous le connaissions. Les exportations seront peut-être un peu plus difficiles à réaliser.

Chaque pays cherchera à défendre ses marchés intérieurs, à protéger sa main-d’œuvre et ses emplois, à produire localement et à diminuer sa dépendance aux importations. Lorsque le plus grand partenaire commercial du Canada, les États-Unis, serrera la vis en ce sens, avec l’imposition de tarifs élevés sur l’acier par exemple, l’impact sera encore plus grand. Y compris chez nous, dans la région de Sorel-Tracy.

Le contexte économique va changer encore plus rapidement avec l’élection d’un président américain relativement imprévisible. Les entreprises devront vite s’adapter et les organismes de développement qui les accompagnent devront probablement recentrer leurs stratégies sur le soutien aux PME.

Quelques experts, dont je ne fais que répercuter les opinions ici, nous suggèrent de travailler à renforcer l’économie locale. Il existe probablement deux clés essentielles pour réussir à le faire. La première consiste à favoriser l’économie circulaire, c’est-à-dire à créer des maillages toujours plus étroits entre les entreprises d’ici. La seconde, c’est le développement de l’entrepreneuriat. C’est la stratégie que soutient la SADC depuis déjà longtemps, avec l’appui de DEPS.

La présence de la grande entreprise a sa place, bien sûr. Mais c’est aussi cette catégorie d’entreprises qui subira la première les politiques beaucoup plus protectionnistes des États-Unis, si on en croit ce que promet Donald Trump. La pression sur elle sera très forte et, pour éviter que cela bouleverse notre économie locale et nos emplois, nos PME étant souvent des fournisseurs de ces grandes entreprises, la diversification doit se poursuivre.

Ce qui nous ramène à nos jeunes entrepreneurs. S’ils n’étaient pas aussi dynamiques et si les organismes de soutien (SADC et DEPS) n’étaient pas aussi présents pour les accompagner, les voies de passage vers d’autres façons de nous assurer un certain équilibre seraient difficiles à trouver.

Nous ne savons pas encore ce qui nous attend avec ce changement radical d’administration aux États-Unis. Nous avons tous réagi avec stupeur, parfois avec inquiétude, devant cet appui massif que les Américains ont offert à Donald Trump.

On place beaucoup d’espoir dans les actions de nos entrepreneurs locaux, dans leurs efforts et dans leur détermination à réussir. Comme consommateurs, nous aurons aussi notre rôle à jouer en les encourageant très concrètement. Cette solidarité est nécessaire pour créer de l’emploi localement.

Difficile de savoir combien de temps cette nouvelle situation durera. Les quatre prochaines années seront probablement mouvementées. Mais nous avons un avenir à protéger. Savoir que nos jeunes générations d’entrepreneurs entendent relever le défi nous apporte un peu de réconfort. Nous en avons besoin.

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