9 Décembre 2024 - 09:00
Céréales Bellevue
Quand des producteurs deviennent des références en agriculture
Par: Stéphane Fortier

Paul et Pierre Caplette, devant les installations de l’entreprise Céréales Bellevue. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Les copropriétaires de Céréales Bellevue montrent avec fierté une partie de leur terre qui est protégée par la verdure. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Paul Caplette avec une partie de l’équipement de la ferme. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Les frères Caplette, Paul et Pierre, veulent devenir des producteurs carboneutres d’ici 10 ans. Entretemps, en plus de produire du blé d’hiver, du maïs, du soya, des pois et des haricots secs, ils visent à produire un pois chiche du Québec et de devenir des adeptes du Relay Cropping, autrement dit, produire deux récoltes en une même saison.

L’entreprise Céréales Bellevue, appelée autrefois Pierre et Paul Caplette, en est rendue là dans son cheminement. Toujours continuer à progresser. L’entreprise de Saint-Robert est maintenant reconnue pour sa pratique agricole écologique et respectueuse de l’environnement et a adopté une agriculture équilibrée depuis plusieurs années à leur exploitation agricole.

« Après 25 ans, nous sommes arrivés à nous mettre au goût du jour. On s’était donné des objectifs en 1994 avec notre nouveau plan d’affaires, tout en ne pensant pas être là en 2024. On se demandait si on les atteindrait, ces objectifs », exprime Paul Caplette qui, avec son frère, a grandi sur la terre familiale.

Au décès de son père, en 1976, la mère de Paul et Pierre, Pierrette Dufault-Caplette, avait pris la relève, soutenue par les deux fils. Encore aujourd’hui, Mme Caplette, toujours impliquée, s’occupe de l’administration de l’entreprise. Céréales Bellevue est une affaire de famille et de cœur chez les Caplette.

« La ferme agricole, faut que ça colle avec tes tripes », croit Paul Caplette, qui a suivi une formation à l’Institut de technologie agricole du Québec (ITAQ).

« Nous n’avions pas la superficie que l’on a aujourd’hui. Maintenant, nous avons 365 hectares, dont huit sont réservés à la biodiversité des sols. Au départ, on a fait du maraîcher, le cornichon, entre autres, et aujourd’hui, nous avons huit cultures majeures », poursuit fièrement Paul Caplette.

Le blé d’hiver prend 32 % de leurs surfaces, le maïs et le soya chacun 20 % et ils sont fournisseurs pour les petits pois Nortera. « Nous sommes fiers de dire que nous sommes capables de garantir des produits n’ayant aucune trace de pesticides », d’indiquer M. Caplette.

Les plantes de couverture jumelées à la technique du semis direct leur ont permis de réduire considérablement l’utilisation de fertilisants et d’améliorer le niveau de matière organique de leurs sols. Depuis quelques années, l’entreprise a réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en utilisant 32 % puis, plus tard, 35 % moins de pesticides.

« Nous avons amélioré notre capacité de produire notre rendement pour alimenter 15 000 citoyens. Il y a à peine quelques années, c’était seulement 7500 », indique Paul Caplette.

Comme d’autres agriculteurs situés dans le littoral du lac Saint-Pierre, les deux entrepreneurs ont aménagé plusieurs bandes riveraines qui agissent comme zone tampon entre les champs et les cours d’eau. Alors que les normes exigent trois mètres de bandes riveraines, ils ont fait plus que le client en demandait en allant jusqu’à huit mètres à certains endroits de la terre.

Être un exemple

Comment se démarque l’entreprise robertoise? « Notre curiosité, notre passion, le développement d’une expertise dans notre domaine et la volonté de toujours s’autovérifier, se mesurer constamment », de répondre spontanément Paul Caplette.

Se démarquer? Ça, on peut le dire. Dans les dernières années, les efforts écologiques de la famille Caplette ont été reconnus à maintes reprises par plusieurs organismes du milieu agricole. Tout récemment, en 2024, la Campagne nord-américaine pour la protection des pollinisateurs a remis le Prix du producteur agricole canadien à Paul Caplette. Participant du programme ALUS Montérégie depuis 2018, Paul Caplette a reçu ce prix en raison de sa connaissance approfondie du paysage environnant leurs terres et de leurs efforts marqués et concluants en termes d’agroenvironnement.

En 2022, lors du Gala Agristars de la Montérégie, ils ont reçu le prix Bon coup en agroenvironnement – Entreprise exceptionnelle. Auparavant, en décembre 2021, la fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Montérégie et Desjardins ont souligné la qualité de la réalisation des aménagements durables de l’entreprise Céréales Bellevue avec la Bourse agrEAUresponsable. De plus, Paul Caplette est souvent appelé à donner des conférences et il a son propre blogue avec le Bulletin d’agriculteurs.

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