Le taux résidentiel passe de 0,8597 $ à 0,8864 $ par 100 $ d’évaluation. Pour une maison moyenne de 253 212 $, le citoyen paiera donc 2799,47 $ en taxes, alors qu’il payait 2721,86 $ en 2024, une hausse de 77,61 $ (+2,85 %).

Selon le maire Péloquin, cette hausse « aux alentours de l’IPC (Indice des prix à la consommation) » est comparable à d’autres villes au Québec. « Il y a Longueuil à 3,2 %, Chambly à 3 %, Saint-Bruno-de-Montarville à 2,98 %, Granby à 2,95 %, Rimouski à 2,92 %, Magog à 2,9 % et Québec à 2,9 % », a-t-il énuméré lors de la présentation du budget.

Il a par le fait même comparé le compte de taxes moyen 2025 de Sorel-Tracy (2799 $) à celui de 2024 d’autres villes, dont Granby (2775 $), Saint-Hyacinthe (2824 $), Drummondville (2529 $), Victoriaville (2951 $), Saint-Jean-sur-Richelieu (3173 $) et Sainte-Julie (3164 $), entre autres.

« Bien d’autres villes […] ont eu des comptes de taxes plus élevés qu’à Sorel-Tracy en 2024 pour la maison moyenne. On pense parfois que le compte de taxes à Sorel-Tracy est plus élevé ailleurs, et pourtant, ce n’est pas le cas », ajoute le maire.

La taxe d’eau sera augmentée de 15 $ pour atteindre 165 $ par maison, tandis que celle pour les eaux usées augmentera de 10 $, passant de 100 $ à 110 $ par maison. Du côté de la taxation pour la gestion des matières résiduelles, le montant diminuera de 15 $, passant de 215 $ à 200 $.

Le budget 2025 équilibré est évalué à 80 M$, soit 5 M$ de plus qu’en 2024. En entrevue après la séance du 9 décembre, Patrick Péloquin a assuré qu’il ne s’agissait pas d’un budget électoraliste à un an des élections municipales, mais bien d’un budget cohérent en lien avec la planification stratégique.

« La planification stratégique, c’est notre guide pour toutes nos interventions. Elle va jusqu’en 2030 parce qu’on voulait soustraire les projets municipaux des échéanciers électoraux. Il faut garder le focus parce qu’on avait beaucoup de retard au niveau des infrastructures sportives, notamment », a-t-il assuré.

Compteurs d’eau

Parmi les mesures adoptées lors du budget, en lien avec cette planification stratégique, la Ville entend créer des territoires résilients et adaptés aux changements climatiques, notamment en déployant des mesures de conservation et de verdissement dans les projets municipaux, en planifiant l’acquisition de terrains à conserver et en poursuivant son programme de subventions destiné aux résidents, aux commerçants et au secteur industriel pour l’achat d’arbres.

L’installation de compteurs d’eau dans les commerces, les institutions, les industries et les nouvelles résidences est aussi prévue. « Le gouvernement du Québec nous demande d’avoir un bilan de l’eau. On n’a pas le choix de le faire, mais on est en accord avec ça. Il faut être capable de quantifier l’eau utilisée, ce qui va nous permettre de voir s’il y a de l’abus. Je ne suis pas en train de vous dire qu’on va charger l’eau, parce qu’il y a déjà une taxe d’eau dans le compte de taxes, mais ça nous donne un bon indice de la bonne utilisation de l’eau », explique Patrick Péloquin.

Croissance

Pour gérer cette croissance, la Ville embauchera une ressource au Bureau de l’environnement, une autre pour installer des compteurs d’eau, un ingénieur au Service de génie et un urbaniste.

La Ville va, entre autres, poursuivre la promotion de la région comme partenaire en construction navale. Elle souhaite mobiliser sa communauté en créant un organisme qui administrera la programmation culturelle à la Maison des gouverneurs. Le centre-ville, quant à lui, sera dynamisé avec l’aide de l’organisme Rues Principales.

La Ville veut aussi bonifier l’offre d’activités d’animation au parc de planche à roulettes et augmenter le soutien aux enfants du camp de jour ayant des besoins particuliers. Elle veut également bonifier et maintenir l’offre et les infrastructures en loisir, notamment avec deux projets d’envergure : la planification des opérations pour le complexe aquatique et la surveillance et l’entretien de la toute nouvelle patinoire Bleu Blanc Bouge de la Fondation des Canadiens pour l’enfance.

En plus de ces projets, la Ville mettra en place un comité organisateur pour les Jeux du Québec d’été 2027 et relancera l’étude de faisabilité pour la construction d’une passerelle au-dessus de la rivière Richelieu afin de favoriser les déplacements actifs. À ce sujet, le maire s’est montré loquace. « En 2024, on avait mandaté Vélo-Québec pour regarder s’il y avait des endroits propices et ils nous ont dit oui. On a ciblé un endroit au parc du Bord-de-l’Eau qui va relier la rive à Tracy, peut-être près du Carrefour naissance-famille, ça reste à être identifié. En 2025, on veut une étude de faisabilité (budgétée à 100 000 $) pour voir si les sols sont porteurs, connaître les coûts, etc. C’est un projet, à mon sens, essentiel. Un lien unirait les secteurs Sorel et Tracy sans avoir à passer par le centre-ville en déplacement actif, ne serait-ce que pour les étudiants du Cégep de Sorel-Tracy. »

Investissement pour chaque dollar dépensé

Sur chaque dollar, 22 cents serviront à des fins de loisirs, sports et culture. Cela comprend les dépenses relatives aux immeubles et aux opérations des bibliothèques, des piscines, du Colisée Cardin, des patinoires extérieures, du curling Aurèle-Racine, etc. Cette portion des dépenses comprend aussi toutes les contributions versées aux organismes.

Une portion importante de chaque dollar sera consacrée à la sécurité publique, soit 17 cents pour les services de la Sûreté du Québec et pour le Service de protection et d’intervention d’urgence, incluant les premiers répondants.

Par ailleurs, l’hygiène du milieu, qui comprend le traitement et la distribution de l’eau potable, la gestion des matières résiduelles, l’entretien du réseau d’aqueduc et d’égouts et le développement durable, comptera pour 18 cents par dollar. Les activités de transport, qui incluent les dépenses relatives au déneigement, à l’entretien du réseau routier, à l’éclairage des rues, ainsi qu’au transport en commun, représenteront 13 cents par dollar.

Enfin, 13 cents serviront à des fins administratives pour le bon fonctionnement de la Ville, 10 cents seront dédiés au service de la dette et une autre proportion de 7 cents sera consacrée aux autres dépenses, comme le logement social, l’aménagement, l’urbanisme et le développement économique.