19 Décembre 2024 - 08:51
Une Soreloise récipiendaire du Grand Prix du livre de Montréal
Par: Stéphane Fortier

Élise Turcotte ne compte plus les nominations et le nombre impressionnant de prix qu’elle a remportés au fil des années. Photo gracieuseté

La Ville de Montréal a décerné, le 11 décembre dernier, le Grand Prix du livre de Montréal 2024 à Élise Turcotte pour son œuvre Autoportrait d’une autre, prix accompagné d’une bourse de 15 000 $.

Originaire de Sorel-Tracy, Élise Turcotte, qui a déjà remporté de nombreux prix littéraires au cours de sa carrière, avait déjà été récipiendaire du Grand Prix du livre de Montréal en 2011. De fait, elle devient la cinquième personne à remporter pour la deuxième fois ce prix depuis sa création en 1965. Elle avait, alors, reçu les honneurs pour son ouvrage intitulé Guyana.

Parmi ses récompenses, notons le Prix littéraire du Gouverneur général pour son roman La maison étrangère (2002), ainsi que le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec pour L’apparition du chevreuil (2019).

Plus tôt cette année, Élise Turcotte a mérité le prix Athanase-David pour l’ensemble de sa carrière, une reconnaissance dont elle est fière puisqu’il s’agit de la plus haute distinction attribuée à une personne pour sa contribution remarquable à la littérature québécoise.

Le dernier roman d’Élise Turcotte, Autoportrait d’une autre, publié aux éditions Alto, a su ravir le jury. « Avec une grande liberté d’écriture, l’autrice cherche à raviver la mémoire d’une femme dont la vie ne doit pas être oubliée, une enquête qui ne sera jamais véritablement résolue. L’histoire intime et familiale qui s’esquisse croise l’histoire culturelle et intellectuelle des années 60, 70 et 80. Il s’agit d’une exploration de soi très habilement tournée vers l’autre dans une écriture fluide et envoûtante. Une généalogie de la tristesse investie d’un élan vital de fait de complicités, d’inquiétude et d’espoir », a déclaré Carole David, présidente du jury, poète et romancière.

L’histoire tourne autour d’une écrivaine (Élise Turcotte elle-même) qui part sur les traces de sa tante, morte tragiquement des décennies plus tôt. Avec cette femme au destin singulier qui n’a laissé que peu d’écrits, elle amorce une conversation impossible sur l’art, la folie, l’exil, la pensée et la mort, tout en faisant résonner un faisceau de correspondances poétiques.

« Ce livre est un kaléidoscope où chaque fragment est lié à un autre », explique l’autrice. Comme Élise Turcotte prend une part active dans ce roman, ce qu’elle n’a pas l’habitude de faire, on pourrait croire qu’il y a une partie plus intime dans le roman. « Oui et non. Cela parle beaucoup des femmes, mais surtout de ma tante », décrit-elle.

Élise Turcotte, dont la famille et aussi sa tante ont de profondes racines à Sorel-Tracy, a pris quatre ans pour écrire un nouvel ouvrage, mais elle écrit aussi de la poésie entre deux romans. « Mon écriture est assez poétique d’ailleurs. Louise Bombardier, qui était une très bonne amie, me disait que j’écrivais comme un artiste qui peignait une toile. Il est vrai que je suis très visuelle. Au point où je vois très bien ce roman être converti en production cinématographique », croit sincèrement Élise Turcotte.

Des projets d’écriture? « J’ai des idées. J’ai commencé un recueil de poésie et j’aimerais écrire un monologue pour le théâtre. J’envisage aussi de produire un livre pour enfants aux éditions La Bagnole. Ça se développe au fur et à mesure », de répondre Mme Turcotte.

Il s’agissait d’une deuxième nomination pour Autoportrait d’une autre en 2024 puisqu’en début d’année, il avait l’objet d’une nomination pour le Prix des libraires du Québec.

Rappelons que le Grand Prix du livre de Montréal vise à promouvoir l’excellence en création littéraire et à souligner le dynamisme du milieu montréalais de l’édition.

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