C’est dans un récent message d’Action Logement Pierre-De Saurel, à l’effet qu’il retirait sa collaboration avec l’organisme Le Geste, qu’on a pu apprendre cette nouvelle qui a quelque peu ébranlé le milieu communautaire.
En effet, Action Logement Pierre-De Saurel collaborait avec Le Geste en raison de l’affinité de la clientèle qui existe entre les deux groupes. Le congédiement des administrateurs s’est avéré la goutte qui a fait déborder le vase.
« Suite à ce congédiement effectué par l’administration qui a accumulé les mauvaises décisions depuis l’ouverture de cet organisme en mettant en péril l’aide aux personne vulnérables à faibles revenus, il n’y aura plus de collaboration d’Action Logement Pierre-De Saurel, au cours des prochaines semaines, à tout le moins », a mentionné Dominic Gosselin, le coordonnateur de l’organisme.
« Je voyais cela venir depuis un bout de temps. Le Geste doit se recentrer sur sa première mission qui se veut d’être un organisme de soutien aux gens, ce qui n’est plus le cas présentement. Il faut d’abord penser à la population et non au profit », croit M. Gosselin.
Le pourquoi
Le président de l’organisme, Patrick Michalakis rappelle que depuis l’automne 2022, l’épicerie solidaire Le Geste souhaite permet à tous les citoyens d’avoir accès à des fruits et légumes frais, des produits de boulangerie, des mets préparés et des produits de base à la limite de Sorel-Tracy et Saint-Joseph-de-Sorel.
« En plus des opérations commerciales, Le Geste est une épicerie solidaire qui a mis en place un système de membres privilèges qui bénéficient de rabais jusqu’à 25 % selon leurs ressources financières, indique M. Michalakis. Au-delà de la mission, qui est essentielle, il importe de garantir une rentabilité financière suffisante pour l’OBNL. La situation financière est fragile et des résultats concrets à court terme sont nécessaires pour maintenir la collaboration des partenaires financiers essentiels », ajoute le président.
Mais pourquoi avoir procéder à ces congédiements? « Le conseil d’administration a dû établir un plan de redressement strict, imposer des décisions difficiles et faire des choix stratégiques. Par conséquent, il a été a décidé de concentrer les efforts sur les activités d’épicerie le temps de regagner une rentabilité suffisante, justifie-t-il. En raison des liquidités limitées, a donc été prise la difficile décision de restructurer l’équipe de travail, d’abolir les postes de direction générale et de coordination au soutien alimentaire. Le conseil ouvre dès maintenant un poste de gérant ou gérante d’épicerie dont le mandat principal sera de se concentrer sur la rentabilité des opérations commerciales », de poursuivre Patrick Michalakis qui est conscient des changements imposés par ces décisions et de l’inconfort potentiel.
Aux dires du président, pour les clients, les services d’épicerie restent les mêmes et le programme de membres-privilèges est maintenu ainsi que les rabais dont ils bénéficient. À court terme, en cas de situation d’urgence alimentaire, les personnes seront référée au Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu pour le service de dépannage.
Une fin après 25 ans
Par ailleurs, invité à se prononcer sur la situation, Gil Émil Laflamme paraissait un peu amer. « Après 25 ans d’implication, c’est désolant. Nous avons investi des années afin de bâtir une crédibilité pour l’organisme », déclare-t-il spontanément.
Selon lui, son congédiement s’explique par le fait que l’organisme n’arrivait pas à accomplir pleinement sa mission. « Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette décision. On a invoqué un manque de clientèle, le changement des habitudes des gens », explique M. Laflamme, sans vouloir élaborer parce qu’à court de mots.