4 février 2025 - 07:13
Les agents correctionnels manifestent à Sorel-Tracy
Par: Stéphane Fortier

Plusieurs agents correctionnels rattachés au centre de détention de Sorel-Tracy ont bravé le froid et manifesté pour de meilleures conditions de travail. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

En cette glaciale journée du 30 janvier, les agents correctionnels ont bravé le froid pour afin de manifester aux abords du centre de détention de Sorel-Tracy, histoire de faire entendre leurs revendications auprès du gouvernement et, plus particulièrement du ministère de la Sécurité publique du Québec.

De fait, il s’agissait des agents en services correctionnels (ASC) du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ – CSN) qui s’étaient regroupés pour se faire entendre comme l’ont d’ailleurs fait tous leurs membres à travers le Québec, cette journée-là. Les conditions de travail ne satisfaisaient déjà pas les membres du syndicat, mais l’affaire de l’agent correctionnel attaqué par un détenu l’automne dernier à Sorel-Tracy a été la goutte qui a fait déborder le vase.
« À notre table de négociation, l’employeur nous offre actuellement des solutions simplistes qui feraient reculer nos conditions de travail, lesquelles ont durement été négociées et inscrites dans nos dernières conventions collectives », explique d’abord Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ – CSN.
En fait, ces agents sont sans convention collective depuis deux ans. « Nous voulions nous faire entendre, étant donné toutes les altercations, les agressions dont notre monde est victime, mentionne Martin Jacques, conseiller à la mobilisation et à la vie syndicale pour le SAPSCQ. Cela montre ce qui se passe réellement dans les établissements correctionnels et je puis vous dire que plusieurs agressions ont suivi cet événement », dévoile-t-il.

Le syndicat reproche à l’employeur le manque de cohérence dans ses propositions aux employés. « Ces propositions ne font pas de sens puisqu’ils nous font reculer en matière de conditions de travail. C’est mettre la santé et la sécurité des agents à risque. Et en plus, ils ont décidé de réduire le nombre d’agents correctionnels pour donner plus de services aux personnes incarcérées alors que nous ne sommes même pas capables d’avoir le nombre minimum requis d’agents correctionnels selon le centre de détention », dénonce M. Jacques.

À l’heure actuelle, les négociations entre les deux parties sont dans une impasse. Ce qui est en jeu? « Les salaires insuffisants pour garantir une attraction et une rétention du personnel. On perd de plus en plus d’agents à cause des mauvaises conditions de travail. Il manque entre 300 et 400 agents au Québec et, seulement à Sorel-Tracy, entre 20 et 30 postes d’agents sont à combler », déplore le conseiller à la mobilisation.

Selon lui, cette situation a un impact sur un autre enjeu, celui de la santé mentale. « Le soutien, le support est quasi voire complètement absent », dit-il.  Finalement, le syndicat voudrait réduire le temps supplémentaire. « Nous voulons que soit adoptée une solution durable aux problèmes récurrents causés par les réquisitions obligatoires qui imposent justement du temps supplémentaire obligatoire (TSO) », souhaite Martin Jacques en conclusion.

Mentionnons qu’au centre de détention sorelois, on compte entre 150 et 160 agents correctionnels.

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