Émotif et la tête basse, Alexandre Gélinas a plaidé coupable à une kyrielle de chefs d’accusation, le 27 janvier, au palais de justice de Sorel-Tracy. Parmi eux, on comptait deux agressions sexuelles en plus de voies de fait, menaces, méfait, voies de fait armées, action indécente, entrave à un agent de la paix et des bris de conditions.
Entre autres, le jeune homme a forcé une femme à lui faire une fellation. Il s’est aussi rendu, cagoulé, chez un homme pour le battre avec un bâton de baseball. Il a également tiré une femme par les cheveux avant de lui donner un coup de tête en plus de l’étrangler. Lorsqu’il a fui un centre de thérapie où il devait être en vertu d’une ordonnance, des agents l’ont intercepté, mais l’accusé a projeté une policière au sol qui tentait de l’intercepter. Tous ces crimes ont été commis à l’âge adulte, donc au cours des deux à trois dernières années.
« Je suis sincèrement désolé des actes répréhensibles commis envers toutes les personnes concernées par les présentes accusations et des impacts que cela a pu avoir sur eux. J’accepte mes torts et je crois que le temps de peine sanctionné par votre jugement me permettra de devenir une meilleure personne pour mon futur », a déclaré Alexandre Gélinas, au juge Marc-Nicolas Foucault.
Une peine de prison « inévitable »
Cette peine de quatre ans de prison était une suggestion commune entre l’avocate de la Couronne, Me Maude Champigny, et les avocats de l’accusé, Me Laurence Legault-Denis et Me Christian Crevier. Incarcéré depuis octobre dernier, Alexandre Gélinas devra purger quatre ans de prison à partir du 27 janvier; donc sa peine totale, incluant les jours de détention préventive, équivaut à quatre ans et 152 jours.
Le juge a entériné la peine, même s’il a mentionné qu’elle aurait pu être plus longue s’il n’y avait pas eu de plaidoyer de culpabilité. « Le fait que vous ayez plaidé coupable a une grande valeur. Ça permet aux victimes de passer à autre chose et ça permet au système judiciaire de mettre un terme à ces dossiers », a-t-il souligné, en lui souhaitant de régler ses problèmes de consommation.
« Vous êtes très jeune. Vous avez commis un grand nombre d’infractions en une période assez restreinte de votre majorité. Envoyer quelqu’un dans un centre de détention à un si jeune âge, on essaie d’éviter ça. Dans votre cas, c’était inévitable », a renchéri le juge Foucault.
Selon Me Champigny, en calculant les peines possibles de tous les crimes, l’accusé aurait pu écoper d’une peine de huit ans de prison. Toutefois, le jeune âge de l’accusé (20 ans) et son plaidoyer de culpabilité ont permis de diminuer le nombre d’années.
« Ce sont des infractions graves. Dans certains dossiers, les plaidoyers de culpabilité valent leur pesant d’or. […] C’est la première fois qu’il réalise les conséquences de ses gestes. Il avait un problème de consommation qui a fait en sorte qu’il a commis ces gestes. Sans les pardonner, ça peut expliquer certains comportements. […] Je ne peux qu’espérer que ces quatre ans et 152 jours de prison lui permettront de ne pas revenir dans le système de justice », a narré la procureure de la Couronne.
De son côté, Me Crevier, a assuré que son client voulait tourner la page. « Monsieur a compris qu’il fallait mettre un point à tout ça et passer à autre chose », a-t-il soutenu.
Alexandre Gélinas a été inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans. Un échantillon de son ADN a été prélevé. Il lui sera interdit, à sa sortie de prison, de posséder des armes pendant 10 ans et il ne pourra communiquer avec certaines des victimes.