Joint par notre journaliste, Sylvain Dupuis, maire de Saint-Ours, était optimiste. « Ça sent bon quand même », a-t-il confié.
Ce dernier se garde toute de même une réserve, alors la prospection s’avère compliquée pour la Ville de Saint-Ours qui a déjà essuyé trois refus de la part de la CPTAQ dans la dernière année, soit le 13 octobre 2023, le 20 novembre 2023 et le 3 septembre 2024. Conjointement, la MRC de Pierre-De Saurel et la Ville de Saint-Ours multiplient les démarches pour fournir à la Ville une nouvelle caserne qui répondra aux besoins du service incendie. Selon Saint-Ours, il n’est pas possible d’agrandir la caserne actuelle (2611, rue Saint-Pierre) tout en respectant les normes de la CNESST.
« Si on obtient le go de la CPTAQ, on pourra lancer le processus d’achat du terrain auprès de Mme Deslippes », informe le maire, ajoutant que de la Ville a déjà lancé les démarches pour obtenir des subventions.
Actuellement, L’Ours qui bouffe détient un droit acquis commercial reconnu par la CPTAQ. La MRC appuie la demande d’exclusion de la zone agricole.
Par ailleurs, dans le compte rendu préliminaire de la CPTAQ, il est écrit que « la pondération de l’ensemble de ces critères pertinents permet à la Commission d’accorder l’exclusion demandée pour la construction d’une caserne d’incendie ». Dans les 24 prochains mois, Saint-Ours devra notamment faire préparer un plan par un arpenteur-géomètre, tandis que la MRC devra modifier son schéma d’aménagement en conséquence.
L’Ours qui bouffe servira sa dernière assiette
Bien ancré au 2273, chemin des Patriotes à Saint-Ours, L’Ours qui bouffe n’a plus besoin de présentation. Géatane Deslippes a acheté le restaurant il y a 28 ans et déjà, à l’époque, il était bien connu des gens de la région. « Je dois accrocher mon tablier, se résigne la dame. Avoir un restaurant, ça demande beaucoup d’efforts et j’ai vieilli. J’ai décidé de fermer définitivement le restaurant. »
Cherchant à vendre l’endroit depuis quelques années déjà, elle était bien heureuse lorsque le projet de la Ville et de la caserne incendie est arrivé à ses oreilles. « Je suis restée surprise quand on m’a demandé de vendre le terrain pour y construire une caserne, confie-t-elle. La demande n’a pas pesé dans la balance. Je voulais déjà tourner la page. Je souhaite que le projet de la Ville fonctionne. »
Selon Géatane Deslippes, le terrain est occupé par un restaurant depuis une quarantaine d’années. Auparavant, des stations-service y avaient pignon sur rue. « Le terrain est donc contaminé. Je veux le faire nettoyer à mes frais », informe-t-elle.
Sylvain Dupuis est d’ailleurs reconnaissant que Mme Deslippes fasse décontaminer les lieux à ses frais. « C’est vraiment tout en son honneur. C’est quand même triste de perdre cette institution, mais les astres se sont enlignés. Nous trouverons un moyen pour nous souvenir du restaurant si la caserne voit le jour à cet endroit », affirme le maire.
Géatane Deslippes invite les gens à venir manger pour une dernière fois les 6, 7 et 8 février. Le restaurant sera ouvert de 16 h 30 à 20 h, pour des plats à emporter seulement.