7 février 2025 - 09:23
Avec le spectre de tarifs douaniers de 25 % à la frontière américaine
Un comité régional est créé pour prévenir de possibles contrecoups
Par: Alexandre Brouillard

Le comité régional pour prévoir les contrecoups de l’imposition de tarifs douaniers des États-Unis a été formé dans les derniers jours. Photo gracieuseté/DEPS

L’imposition de tarifs douaniers de 25 % a été suspendue pendant un mois, le 3 février dernier. Malgré cette accalmie, des acteurs économiques de la région se sont réunis pour former un comité qui évaluera les impacts potentiels sur les différentes entreprises de la MRC de Pierre-De Saurel et pour identifier des pistes d’actions pour les soutenir.

Les 1er et 2 février derniers, la décision du président américain, Donald Trump, d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur plusieurs produits canadiens, avait semé l’inquiétude partout au pays. Alors que l’entrée en vigueur était prévue pour le mardi 4 février, le président américain et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont trouvé un terrain d’entente pour suspendre l’imposition de 30 jours.

Durant ce répit, un comité régional s’est créé et s’est réuni. Il regroupe Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS), la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST), le député provincial Jean-Bernard Émond, le député fédéral Louis Plamondon, la SADC Pierre-De Saurel, la Ville de Sorel-Tracy, la MRC de Pierre-De Saurel ainsi que des entrepreneurs de la région.

L’objectif du comité est de brosser un portrait des entreprises qui pourraient être affectées au niveau de l’exportation et de l’importation ainsi qu’anticiper les mesures à mettre en place. D’ores et déjà, le comité est conscient que la région de Sorel-Tracy repose sur une économie diversifiée où plusieurs entreprises exportatrices dépendent du marché américain. Les nouvelles barrières tarifaires risquent d’augmenter les coûts d’exploitation et d’affecter la compétitivité de certaines industries.

« Nous savons que l’incertitude entourant ces tarifs crée beaucoup d’inquiétude pour nos entreprises locales. Notre priorité est donc d’aller directement à leur rencontre, de les écouter et de bien comprendre leurs défis, qu’ils concernent l’exportation vers les États-Unis ou l’approvisionnement en matières premières et en produits américains. Nous voulons obtenir un portrait clair de la situation afin de mieux les soutenir et de les accompagner dans cette période d’incertitude », explique David Plasse, directeur général de DEPS et membre du nouveau comité.

Par ailleurs, le dimanche 9 février, le président Trump a déclaré que les États-Unis imposeraient des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Canada. Avant d’aller sous presse le lundi 10 février, la menace du président n’avait pas encore mise à exécution.

Le comité analysera les résultats de cette démarche afin de proposer des recommandations aux instances concernées et d’évaluer les actions à prendre pour soutenir les entreprises locales.

Les entreprises de la MRC de Pierre-De Saurel qui se sentent concernées par d’éventuels tarifs douaniers américains sont invitées à communiquer avec le DEPS pour obtenir du soutien et de l’information : info@depsregion.com

Ce qu’ils disent

« Malgré le sursis, nous pensons qu’il est primordial de se préparer. Il est essentiel pour nos entreprises de se démarquer par leur ingéniosité, leur efficacité et leur capacité à s’adapter à un contexte commercial en mutation. Nous encourageons les entrepreneurs à nous contacter afin d’évaluer ensemble les options possibles », mentionne Jean-François Leblanc, directeur général adjoint de DEPS.

« La CCIST est consciente des impacts que l’imposition des tarifs américains et des contre-tarifs canadiens pourrait avoir sur les entreprises de notre région. En collaboration avec ses partenaires, on suivra de près l’évolution du dossier et on invite nos membres, ainsi que les entreprises de la région, à nous faire part de leurs préoccupations pour que nous puissions les transmettre aux autorités concernées », dit Luc Martel, directeur général de la CCIST.

« Il est essentiel que la voix des entreprises du Québec reste forte et unie sur la scène internationale. En maintenant la pression et en intensifiant nos efforts de diplomatie économique, nous pouvons influencer les décisions qui auront un impact direct sur notre prospérité », conclut André Averill, président de la CCIST et de l’entreprise Pincor.

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