Tommy Deroy est resté de glace lorsque la juge Dominique Larochelle a entériné la suggestion commune de quatre ans de prison des procureures Maude Champigny à la Couronne et Laurence Ledoux en défense.
« On ne compte plus les adolescents ou adolescentes qui s’amourachent d’un professeur, d’un entraîneur ou d’une autre personne faisant figure de mentor », a déclaré la juge Larochelle, avant de condamner le Sorelois à une peine de quatre ans.
L’arrestation de Tommy Deroy avait créé un tollé en août 2023. Ce dernier, en plus d’avoir été enseignant suppléant pendant un moment au Centre de services scolaire de Sorel-Tracy, était aussi entraîneur de soccer auprès de jeunes.
L’homme de 32 ans avait plaidé coupable, en février 2024, à un chef d’agression sexuelle. On apprenait alors qu’il aidait l’élève, alors âgée de 14 ans, avec des leçons privées afin qu’elle puisse obtenir de meilleurs résultats scolaires. Les deux ont toutefois commencé à se voir en dehors des classes, ce qui a culminé en relation intime. Des sentiments se sont développés et des relations sexuelles sont survenues entre l’accusé et l’élève.
Un cheminement
La procureure de la poursuite, Me Maude Champigny, a souligné à plusieurs reprises que cette peine « n’est pas clémente », mais qu’elle répond à un objectif de dissuasion tout en laissant place à la réhabilitation.
« La dénonciation est importante. Toute personne en situation d’autorité qui voit ce genre de crime là arriver voit que c’est de la détention qui sera donnée et que c’est sérieux. La peine de quatre ans suggérée répond à cet objectif », a-t-elle souligné.
Parmi les facteurs aggravants, elle note entre autres l’abus de confiance, l’écart d’âge ainsi que les conséquences sur la victime et sa famille. Pour les facteurs atténuants, il y a entre autres le plaidoyer de culpabilité et l’absence d’antécédents judiciaires, mais aussi le fait que l’accusé s’est pris en main après son arrestation.
« Depuis plus d’un an et demi, il chemine. […] Il a reconnu l’infraction et il estime d’emblée avoir fait une erreur de jugement. Il verbalise des regrets pour la victime. Il comprend qu’elle aura des conséquences à long terme. Il estime qu’il doit assumer les conséquences de ses gestes », a énuméré l’avocate de la défense, Me Laurence Ledoux.
Dans une longue publication Facebook publiée la veille de son incarcération, Tommy Deroy a remercié ceux qui ont été à ses côtés durant les derniers mois. « Ça n’aura pas été un moment facile, mais au bout du compte, c’est ma faute et j’en assume la responsabilité à 100 %. […] Mon intention n’a jamais été de décevoir et faire du mal! Pour ceux que j’ai déçus, je m’en excuse encore! » a-t-il notamment écrit.
Tommy Deroy a été inscrit dans le registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans. Un échantillon de son ADN a été prélevé et il lui sera interdit d’entrer en contact avec la victime pendant sa détention. Il ne pourra pas, pendant 10 ans, occuper un poste payé ou bénévole qui le met en relation d’autorité avec des enfants de moins de 16 ans.