29 avril 2025 - 07:05
Cruel manque de denrées
Le soutien alimentaire du CABBR lance un cri du cœur
Par: Stéphane Fortier

Marie-France Mauger, coordonnatrice du soutien alimentaire au CABBR et sa précieuse assistante, Monique Trottier, aimeraient bien voir ces boîtes se remplir. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Les tablettes du soutien alimentaire du CABBR sont désespérément vides. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Entre 225 et 250 familles viennent chaque semaine demander de l’aide alimentaire au Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu (CABBR), sans compter toutes les demandes d’urgence, mais les denrées se font rares et l’organisme ne suffit plus à la demande.

Il faut d’abord savoir que le Marché du CABBR est une épicerie solidaire qui permet aux usagers de se procurer chaque semaine des fruits et légumes, produits laitiers, viandes, céréales, pains, desserts et produits divers à coût très minime. Les dépannages d’urgence sont accessibles à toute personne dont la situation présente une impasse temporaire ne lui permettant pas de suffire à ses besoins alimentaires de base. Il s’agit d’une aide ponctuelle offerte selon le besoin de la personne.

Le fournisseur habituel de l’organisme, Moisson Rive-Sud, peine lui-même à renflouer ses réserves. « Heureusement, des commerces comme Maxi et IGA nous fournissent des surplus, des invendus. La pharmacie Jean Coutu nous offre des couches, la pharmacie Brunet nous donne aussi un coup de pouce et le Marché Métro plus, du côté de Tracy, fait montre d’une belle ouverture », énumère Marie-France Mauger, coordonnatrice au soutien alimentaire au CABBR.

« Mais, poursuit-elle, on doit lutter contre des applications comme FoodHero, par exemple, qui offrent des aliments de surplus et dont les marchés d’alimentation se servent pour donner leurs propres surplus. Les surplus d’épicerie qui se retrouvent sur ces applications ne viennent pas regarnir nos tablettes. Bien qu’elles jouent un rôle important dans la lutte contre le gaspillage, elles ont aussi pour effet indirect de réduire la quantité de denrées reçues par Moisson Rive-Sud, notre principal partenaire d’approvisionnement. Aujourd’hui, nos centres d’aide alimentaire ne reçoivent que 50 % des quantités habituelles, ce qui nous force à faire des choix difficiles, et parfois, à refuser de l’aide à des familles qui en ont désespérément besoin », déplore Mme Mauger.

Appel au secours

Selon la coordonnatrice, les gens sont de plus en plus nombreux à demander de l’aide au CABBR. « Nous vivons actuellement une situation très difficile et il y a tellement de gens à aider. Sur les gens qui viennent chercher des denrées alimentaires, pas moins de 65 % sont sans emploi. D’autres travaillent, mais n’arrivent tout simplement pas. Il y a les réfugiés, les travailleurs temporaires vulnérables. Il y a déjà beaucoup de gens qui viennent demander de l’aide alimentaire et il s’en ajoute de nouveau chaque semaine », nous dit Mme Mauger, qui estime qu’environ 40 % de personnes de plus ont besoin d’aide depuis la pandémie.

« Actuellement, nous faisons face à une rupture préoccupante de denrées alimentaires, particulièrement en viandes et protéines, ce qui compromet directement notre capacité à répondre aux besoins croissants des familles et des personnes en situation de précarité », martèle Mme Mauger.

Le CABBR lance un appel à la générosité et à la mobilisation de toute la communauté de la région de Sorel-Tracy. « Nous lançons un appel à tous les restaurateurs, producteurs agricoles, épiciers, boucheries, écoles, entreprises et citoyens de cœur de la région : nous avons besoin de vous », lance Marie-France Mauger, qui précise que l’organisme dispose d’une cuisine pour traiter la bouffe pour en faire des petits plats.

Comment contribuer? On peut faire un don de surplus alimentaires (notamment de viandes, produits frais, protéines végétales, conserves, etc.). On peut organiser une collecte ou une campagne de dons au sein de son entreprise. « Notre région a toujours su se rassembler dans les moments critiques. Aujourd’hui, nous avons une fois de plus besoin de cette solidarité qui fait notre force », fait remarquer la coordonnatrice.

Pour offrir de l’aide ou obtenir plus d’information, on contacte directement le Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu et Marie-France Mauger au 514 779-3308 ou on écrit à depannage@cab-basrichelieu.org.

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