C’est le cas de Patrick Benoit et d’Anaïs Simard, des agriculteurs de Saint-Robert et Saint-Roch-de-Richelieu, qui ont vécu leur part de problèmes en 2024.
Dans les champs de M. Benoit à Saint-Robert, plus de 100 millimètres de pluie avaient inondé 38 hectares, soit 10 % de ses possessions, du 23 au 24 juin. À ce moment, l’agriculteur déplorait 35 000 $ de pertes. « Au final, j’ai fini avec la grande majorité de mon soya mort. J’ai perdu environ 150 000 $ », actualise Patrick Benoit. En 2023, il avait essuyé 400 000 $ de pertes.
Sur la Ferme Quatre Jeudis à Saint-Roch-de-Richelieu, un projet holistique de 150 acres, c’étaient les vestiges de la tempête Debby qui avaient causé beaucoup de dommages, le 9 août 2024. « On a essuyé des pertes d’au minimum 30 000 $, confie Anaïs Simard. Ensuite, on avait récolté environ 10 000 $ avec une campagne GoFundMe. Les gens ont été super généreux. On a aussi reçu de l’aide d’une vingtaine de personnes pour nettoyer et réparer nos installations.»
Prévenir au lieu de guérir
Cette année, alors que l’été n’est même pas arrivé, les deux agriculteurs ont déjà reçu beaucoup d’eau dans leurs champs. En mai, la pluie est plus abondante qu’à la normale, selon Environnement Canada. Seulement dans la région de Sorel-Tracy, entre le 17 et le 21 mai, près de 40 millimètres de pluie se sont accumulés.
Cette situation donne des maux de tête à plusieurs agriculteurs, dont Patrick Benoit et Anaïs Simard. « À cause de la pluie dans les derniers jours, des sections de mes champs sont inondées. Ça retarde la période de semence. Je dois attendre que l’eau se retire », prévient Patrick Benoit.
De son côté, Mme Simard se réjouit d’avoir installé un système de drainage. « Une chance qu’on a fait ça! Sinon, avec la pluie reçue dans les derniers jours, ça aurait été très compliqué dans nos champs », admet l’agricultrice.
À Saint-Robert, lorsque des pluies diluviennes surviennent, l’eau accumulée dans les différentes branches de la rivière Pot au Beurre se dirige vers les terres de Patrick Benoit, selon le phénomène naturel du bassin versant. Ainsi, pour optimiser le drainage de ses terres, ce dernier réclame depuis longtemps le nettoiement d’un cours d’eau sur une distance de 650 mètres.
Lumière au bout du tunnel, la MRC de Pierre-De Saurel a été proactive dans le dossier, prévient M. Benoit. « Ils ont pris le dossier en charge et ça avance tranquillement. J’ai bon espoir que 500 mètres du cours d’eau seront nettoyés bientôt. Ça ferait une énorme différence. En plus, la MRC a même engagé une autre personne-ressource pour les milieux hydriques. On voit ça d’un bon œil », témoigne-t-il.
Rappelons que selon la procédure officielle relative à l’entretien de cours d’eau en milieu agricole du ministère de l’Environnement, les agriculteurs qui souhaitent entreprendre ces types de travaux doivent obtenir au préalable un certificat d’autorisation pour assurer le respect d’exigences environnementales.
À la Ferme Quatre Jeudis, l’équipe avait planté des cultures de couverture l’automne dernier pour s’assurer d’avoir un sol vivant. « Actuellement, le champ est beau, assure Mme Simard. On ne veut pas revivre la même situation, on ne pourrait pas se le permettre. On se croise les doigts. »
Cette dernière invite les gens à visiter les installations de la Ferme au 1490, rang Ruisseau Laprade, et dans plusieurs marchés de la région pour se procurer des produits frais.