La partie syndicale demande donc l’intervention d’un arbitre pour dénouer l’impasse dans les négociations qui durent depuis deux ans déjà. Si la STQ consent elle aussi à un arbitrage, le déclenchement de la procédure suspendrait tout moyen de pression, y compris la grève, selon le président des Métallos pour le Québec, Nicolas Lapierre.
« Il est prévu dans le Code du travail que les parties puissent dénouer l’impasse par un arbitre qui déterminera le contenu du prochain contrat de travail. Nous voulons éviter d’utiliser notre mandat de grève voté à 91 %, mais ça fait deux ans que les négociations s’étirent et ça tourne en rond », déplore Nicolas Lapierre, qui rappelle que les demandes salariales sont justes et s’inscrivent tout à fait dans la logique de ce qui se fait ailleurs pour des métiers comparables dans le secteur privé. « Nous avons confiance qu’un arbitre se rendra à cette évidence », avance-t-il.
On parle bien ici des employés brevetés, soit les officiers mécaniciens et officiers de navigation. Mais les employés non brevetés (les préposés et les marins, par exemple) sont également sans contrat de travail depuis plus de deux ans et sans augmentation de salaire depuis trois ans. En juin 2024, ces derniers avaient voté à 100 % pour une grève générale illimitée.
« Quand nous nous assoyons à la table avec eux, la STQ affirme ne pas avoir de mandat du Conseil du Trésor pour négocier. D’ailleurs, nous avons déposé une plainte pour négociations de mauvaise foi à l’encontre de la STQ, en lien avec les négociations particulièrement ardues et longues à la fois pour les officiers mécaniciens et de navigation et pour les syndiqués non brevetés. Si l’employeur refuse l’option de l’arbitrage, nous déclencherons la grève d’ici le début de l’été en juin », envisage M. Lapierre.
Jusqu’à présent, les grèves se sont déroulées au compte-gouttes dans les traversiers du Québec, par séquences de deux et trois jours, comme ce qu’on a vécu en mars dernier.
Pas question d’arbitrage pour la STQ
La Société des traversiers du Québec (STQ) souligne avoir déposé, le 12 mai dernier, une offre globale sérieuse comprenant des augmentations salariales comparables à celles offertes aux salariés des secteurs public et parapublic.
À ce jour, la STQ est toujours en attente d’un retour officiel des représentants des employés brevetés affiliés au Syndicat des Métallos à la table de négociation. Les parties ont poursuivi les négociations le 22 mai dernier en présence du conciliateur et les discussions ont progressé.
« La STQ est prête et disponible pour continuer les discussions, avec l’aide du conciliateur. Le processus actuel montre des avancées et la STQ souhaite poursuivre la démarche entamée pour en arriver à une entente négociée bénéfique pour les deux parties », indique Bruno Verreault, conseiller en communication à la STQ.
Ce dernier mentionne que la STQ est également d’avis qu’une entente négociée reste la solution la plus porteuse pour les relations entre les deux parties dans le futur.
La STQ tient à préciser qu’elle ne fera aucun commentaire sur les négociations en cours.