Nos élus régionaux nous inviteront à ne mettre dans le bac noir que ce qui devrait s’y retrouver vraiment. Si c’est un effort de plus, c’est un effort qui sera payant pour tout le monde et qu’il est justifié d’exiger.
Le préfet de la MRC, Vincent Deguise, insiste sur le fait que « 44 % de ce qui est mis dans les bacs noirs des citoyens devraient se retrouver dans les bacs bleus ou bruns ». C’est énorme et ça nous coûte cher. Financièrement parce qu’enfouir est dispendieux et environnementalement compte tenu de l’impact.
En mars, la MRC a rendu public son Bilan 2024 de la gestion des matières résiduelles. On y trouve des données intéressantes et d’autres moins encourageantes.
Il y a eu plus de 34 000 visites à l’écocentre, l’an dernier. Il s’agit d’une augmentation de 10 % par rapport à 2023. Notre écocentre régional est populaire et les citoyens y disposent de façon rapide et efficace de matières résiduelles qui ne peuvent être déposées dans les collectes habituelles. Il y a également augmentation des dépôts de résidus de construction, de rénovation et de démolition. Ça nous rappelle que dans notre bilan régional, on doit tenir compte de beaucoup plus que de ce qui est collecté directement de nos résidences.
Mais il y a quelques lumières rouges. L’augmentation de la collecte de matières organiques, avec le bac brun, demeure faible; pas même 2 % de plus qu’en 2023. Mais là où ça devient plus inquiétant, c’est qu’il y a une diminution de plus de 4 % de la collecte des matières recyclables, dans le bac bleu, et une augmentation des matières éliminées, avec le bac noir. Même légère, on parle de 1,4 %, cette augmentation est injustifiée et contraire aux objectifs fixés par le gouvernement du Québec, mais aussi à nos intérêts de citoyens et contribuables.
Injustifiée parce qu’avec les bacs bleus et bruns, avec l’écocentre, il ne devrait plus rester grand-chose à mettre au bac noir. C’est la raison pour laquelle la MRC doit effectivement revoir ses façons de nous mobiliser comme citoyens et nous rappeler à nos responsabilités.
Les élus municipaux préfèrent de loin nous inviter à mieux trier nos matières résiduelles plutôt que de devoir sévir. Mais le règlement qui sera adopté en juillet donnera l’autorité à la MRC de donner des constats d’infraction pouvant aller à 300 $ et même à 600 $ en cas de récidive.
Rappelons-nous que tout ce qui est recyclable, grâce aux bacs bleus et à l’écocentre, a de la valeur. Ce qu’on y trouve retourne dans le cycle de production de toutes sortes de produits que nous consommerons ensuite. Utiliser ces matières recyclables diminue le gaspillage des ressources, un des maux de notre époque. Par le fait même, ça permet de limiter l’augmentation des coûts de production.
N’est-il pas à notre avantage d’être encore plus rigoureux dans notre tri, chacun chez nous? Ce ne sont pas de grands efforts à faire, quand on y pense. Mais leur impact, quand on les additionne, est réel.