Normand Guimont, 76 ans, est resté impassible lorsque le juge Marc-Nicolas Foucault l’a déclaré coupable, au palais de justice de Sorel-Tracy. L’homme se représentait seul dans cette affaire et n’a pu convaincre le juge de son innocence. « Le Tribunal ne le croit pas quand il dit ne pas avoir d’intérêt sexuel », a dit le juge, en lisant son jugement écrit.
Pour que la victime ne puisse pas être identifiée, nous taisons son âge et son lien avec son agresseur.
Un témoignage contradictoire
Lors du procès, on a pu apprendre que deux événements distincts sont survenus lors desquels l’accusé, alors âgé de 74 ans, a embrassé la victime sur la tête, sur l’épaule, dans le cou et sur la bouche. L’homme niait alors toute intention sexuelle dans son geste.
Or, le juge n’a pas cru cette version. « L’accusé témoigne d’une façon assez transparente et le Tribunal le croit sur une grande partie de son témoignage telle que les dates, les lieux et les faits périphériques avant, pendant et après chaque événement. […] Toutefois, son témoignage présente certaines contradictions avec des versions qu’il a données lors du procès ou lors d’entretiens téléphoniques avec la mère [de la victime] ou avec [la victime] elle-même », souligne le juge Foucault, qui parle aussi d’explications « invraisemblables » et « nébuleuses ».
« Toutes ces contorsions dans le discours de l’accusé affectent la crédibilité à accorder à sa version et font en sorte que le Tribunal ne le croit pas […] lorsqu’il affirme qu’il ne voulait pas porter atteinte à l’intégrité sexuelle de [la victime]. […] La preuve présentée par l’accusé n’est pas de nature à soulever un doute raisonnable sur l’intention spécifique de l’accusé à obtenir une gratification sexuelle de [la victime] lorsqu’il l’embrasse », a ajouté le juge, qui a mentionné que la victime était un témoin « articulé, crédible et fiable ».
Normand Guimont faisait aussi face à un chef d’agression sexuelle, mais ce dernier a bénéficié d’un arrêt conditionnel. Le dossier reviendra devant la Cour le 9 juillet prochain, à l’étape de la sentence. La procureure de la poursuite, Me Geneviève Beaudin, a évoqué une possible peine de prison dans la collectivité.