En avril 2024, Geneviève Coutu avait raconté son histoire à notre journaliste avec l’ambition que les proches aidants de la province puissent rêver d’un avenir meilleur. À ce moment, son mari, Louis Lafrenière, avait une espérance de vie de seulement six mois.
Au mois d’octobre suivant, puisque les ressources financières s’amenuisaient et que le gouvernement n’offrait aucune aide monétaire, Mme Coutu sollicitait l’aide du public via une campagne de sociofinancement intitulée « Pour garder Louis, dans le confort et l’amour, à la maison » disponible en ligne.
Malgré la générosité du public – elle a amassé un peu plus de 22 000 $ via GoFundMe – Geneviève Coutu se retrouve toujours dans une impasse. Son mari n’a d’ailleurs plus recours à des soins palliatifs et pourrait vivre encore plusieurs années. C’est pourquoi elle a décidé de lancer une pétition à l’Assemblée nationale.
« J’ai décidé de contacter Paul St-Pierre Plamondon [Parti québécois] et Linda Caron [Parti libéral du Québec]. Rapidement, le bureau de Mme Caron a accueilli mon document et l’a présenté à l’Assemblée nationale. J’ai aussi appris aujourd’hui [25 juin] que Louis Plamondon parrainera ma pétition au niveau fédéral », explique Mme Coutu, ajoutant que la Coalition Avenir Québec (CAQ) ne l’appuyait pas dans ses demandes, malgré que le député de la circonscription de Richelieu, Jean-Bernard Émond, soit un élu caquiste.
« On doit récolter le plus de signatures d’ici le 20 septembre pour faire bouger les choses, précise-t-elle. Ensuite, Mme Caron déposera officiellement la pétition à l’Assemblée nationale. J’espère que les autres partis l’appuieront. Si les étoiles s’alignent, peut-être que les proches aidants au Québec auront bientôt droit à un salaire. »
La pétition a rapidement récolté plusieurs signatures. En moins de 36 heures, elle avait récolté plus de 685 signatures. Le 30 juin, 2459 personnes avaient apposé leur signature sur la pétition.
La pétition est disponible en ligne sur le site Web du gouvernement. Après avoir rempli le formulaire, il est primordial de valider le courriel que le gouvernement envoie pour officialiser la signature de la pétition.
Plusieurs années d’efforts
Depuis que son mari a reçu son diagnostic d’Alzheimer précoce en 2020, Geneviève Coutu multiplie les efforts pour que le gouvernement reconnaisse le rôle de proche aidant. « J’avais perdu mon emploi en février 2024. En août, je commençais à manquer d’argent. J’ai commencé à faire des collectes de fonds et j’ai lancé la campagne de sociofinancement. À force, des gens me posaient beaucoup de questions puisqu’ils sont fascinés par la situation des proches aidants au Québec », explique Geneviève Coutu.
Puis, l’automne dernier, elle a lancé son compte TikTok « genevievecoutu1977 » pour sensibiliser le public à la réalité des proches aidants. À ce jour, elle réunit plus de 22 000 abonnés. « C’est une belle façon d’entrer en contact avec les gens et de faire connaître l’enjeu », croit Mme Coutu.
Malgré ses efforts, sa situation monétaire demeure précaire. « Les collectes de fonds et les dons m’aident, mais ça ne remplace pas un salaire. D’ici janvier 2027, je n’aurai plus de ressources… Mon fonds de pension sera épuisé et je devrai vendre ma maison », confie avec émotion la proche aidante, craignant devoir placer son mari dans un CHSLD.