Je vais vous raconter une anecdote dont la tournure aurait facilement pu être modifiée.
Nous sommes au début des années 2000. Je cours aveuglément des marathons sans aucunement me douter où cela me mènera. Ma vie est comblée.
Pour les trois prochaines années, Michel Faust, un excellent coureur de la région qui possède un bel emploi à la Commission scolaire de Sorel-Tracy et qui est impliqué dans un club de course, tente à maintes reprises de m’approcher.
Ayant été à la gouverne de la course du 5 km à l’époque du Festival de la gibelotte, il veut se retirer, car il considère qu’il en a assez fait. Il faut préciser qu’à cette époque, la course à pied tirait de la patte au Québec et, par conséquent, cet événement était en déclin.
Je me souviens qu’en 2003, il m’avait dit : « Si tu n’es pas intéressé et ne me trouves pas un responsable, il n’y en aura tout simplement plus. » Je travaillais aux Forges de Sorel et un certain Dany Poirier, que j’avais initié à la course à pied, semblait à mon avis détenir le profil idéal pour prendre cette relève.
Je lui en ai glissé un mot. Après avoir persisté à quelques reprises, il a finalement accepté, au grand plaisir de Michel. Il avait décidé d’impliquer les membres de sa petite famille, soit son épouse Martine et ses deux enfants.
Toutefois, ce que l’on ignorait, c’est que la course à pied allait connaître un « boum » extraordinaire. Les inscriptions ont monté en flèche jusqu’à établir des records de participation.
La famille Poirier a mené à bien cette course, de 2004 à 2014.
Aujourd’hui, la course du Gib Fest existe toujours et graduellement, elle reprend son rythme.
L’autre jour, je me disais que j’aurais pu accepter, car c’est ce qu’aurait bien souhaité mon ami Michel Faust. Avec le recul, je me dis que le Défi Daniel Lequin n’existerait pas aujourd’hui.
J’étais un coureur et non un organisateur. Je ne connaissais rien dans la planification d’une course et je craignais le pire. Or, quand je regarde présentement ce qui se passe avec le Défi, j’accorde davantage d’importance à Mélanie Duclos qui m’appuie solidement dans cette réalisation.
C’est certain que si la même offre m’était présentée aujourd’hui, la réponse aurait été sûrement différente.
C’est là que l’on voit que la vie est faite de hauts et de bas, que d’une année à l’autre, bien des choses peuvent changer. Je ne regrette rien, car je pense que ce n’est pas de cette façon que l’on doit avancer.
Dans un sens, la région de Sorel-Tracy peut actuellement miser sur deux courses organisées avec des orientations différentes, ce qui offre l’opportunité aux adeptes d’en profiter doublement.
On ne doit jamais retourner en arrière, car ce qui a été fait ou décidé fut la meilleure décision prise dans les circonstances.
J’ignorais que je me dirigeais à courir 106 marathons. En 2004, je me sentais épanoui avec la course à pied et je ne me voyais aucunement dans le rôle de responsable.
Dany et sa famille n’ont jamais regretté d’avoir accepté de relever ce défi. Dany courait depuis à peine quelques années et ne possédait pas d’expérience. Mais il a quand même tenu le fort pendant 10 ans et à la fois, sauvé cette course d’un effondrement assuré.
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