29 juillet 2025 - 07:48
Il a été champion de courses de motos et cascadeur
L’amour d’un Sorelois pour le risque
Par : Stéphane Fortier

Jean Lysight en pleine action en course de vitesse. Photo gracieuseté

Jean Lysight, au carré Royal à Sorel-Tracy, où il est né et où il a passé presque toute son existence, quand il n’était pas dans ses valises. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Jean Lysight, qui soufflera bientôt 82 bougies, a toujours été un homme d’action pour qui le risque a toujours fait partie intégrante de son âme profonde et, en jetant un coup d’œil sur sa feuille de route, on constate qu’il ne faut pas chercher loin la raison de ses 21 fractures.

Son cheminement à la fois épique et atypique lui a permis de briller d’abord comme coureur motocycliste et ensuite comme cascadeur pour le cinéma. « J’avais du succès comme coureur de Road Race et, en 1975, après avoir décroché le championnat canadien dans la série Brimaco (Canam), j’ai voulu changer de registre, mais toujours dans un domaine où le danger était présent », relate Jean Lysight.

Ce dernier était tout jeune lorsqu’il est monté sur sa première moto. « J’ai débuté par des courses sur terre battue, qu’on appelle le dirt track, à 18 et 19 ans et, un jour, quelqu’un m’a suggéré d’essayer la course de vitesse. J’ai débuté et j’ai gagné une course sur le circuit routier. J’ai couru à Daytona en Floride et à Mosport, où j’ai affronté le grand Giacomo Agostini, le pilote le plus titré de l’histoire du championnat du monde. J’ai couru un peu partout en Amérique, et on m’a même invité à courir en Europe », affirme M. Lysight qui avait pour mentor Yvon Duhamel, lequel a également été champion canadien et qui lui a tout appris.

Le casse-cou se rappelle notamment d’une course à Daytona où il avait fait le meilleur temps aux essais et au cours de laquelle il avait mené la course de bout en bout. « J’ai fait un arrêt aux puits pour faire le plein et ç’a été une catastrophe. Je n’ai jamais pu repartir, la mécanique m’ayant lâché », se souvient-il.

Si Jean Lysight n’est plus aujourd’hui résident de Sorel-Tracy, il demeure fier de ses origines et, lorsqu’il courait, on pouvait voir sur sa moto, écrit en lettres majuscules, Sorel-St-Joseph-Tracy.
Casse-cou

Après avoir connu beaucoup de succès, il a laissé de côté sa Yamaha 750 en 1976, la dernière qu’il aura utilisée en compétition, afin de réorienter sa carrière. Auparavant, en 1975, Denys Arcand, grand réalisateur devant l’éternel, tournait le film Gina avec Céline Lomez et Claude Blanchard. « On m’a demandé de doubler Claude Blanchard », se remémore Jean Lysight.  Au menu, bagarre et chute libre. « J’ai eu la piqûre pour ce métier et, grâce à une bourse du Conseil des arts, je suis allé suivre une formation de cascadeur à Hollywood », de poursuivre M. Lysight.
Il a ensuite ouvert une agence de cascadeurs et a donné des cours pour de futurs casse-cous. « J’ai organisé des spectacles de cascades pendant longtemps sous la bannière de Super cascades d’Hollywood », révèle Jean Lysight.

Au total, il aura participé à plus d’une vingtaine de films tournés ici. Mais ce n’est pas tout. Jean Lysight a également participé à des compétitions de motoneige, un peu comme Yvon Duhamel l’avait fait. « Je me souviens d’une course au Wisconsin où j’ai terminé deuxième derrière… Gilles Villeneuve », se souvient-il avec le sourire.

Jean Lysight a également été mannequin et tant comme sportif que comme modèle, il a fait la couverture de bien des magazines et de journaux. Son statut de cascadeur et de modèle lui ont donné le privilège de faire partie de l’Union des artistes, dont il est d’ailleurs toujours membre aujourd’hui.

Avant de mettre fin à l’entrevue, Jean Lysight voulait lancer un message aux jeunes. « Si vous avez du talent dans un domaine et que vous êtes passionnés, s’il vous plaît, persévérez! » conclut-il.

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