Quelques jours après le triste événement, le président de la Fabrique de Saint-Ours, Jean Péloquin, a assuré à notre journaliste que les dispositifs destinés à préserver l’église des effets de la foudre étaient présents. Les conducteurs de descente, qui consistent en des tiges métalliques, reliaient bel et bien le sommet du clocher au sol. « Tout à fait, ils étaient connectés et fonctionnels », assure-t-il sans hésitation.

Mais pourquoi la foudre a-t-elle causé l’incendie dans ce cas? « Selon mes connaissances, je crois que ce type de dispositif a ses limites, avance M. Péloquin. Je le redis, monsieur le curé m’a confié que ses chaudrons ont sauté sur son four lorsque la foudre a frappé. »

Comme le rappelle la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), les dommages que peut causer la foudre sont imprévisibles, tout comme le point d’impact. Malgré tout, un bâtiment non protégé par un paratonnerre est beaucoup plus à risque d’un incendie si la foudre le frappe.

La majorité des églises protégées

La semaine dernière, notre journaliste a visité les églises de l’Unité Sorel-Tracy et Sainte-Anne du Diocèse de Saint-Hyacinthe, soit l’église Saint-Pierre (rue George du côté de Sorel), l’église Enfant-Jésus (route Marie-Victorin du côté de Tracy) et l’église de Sainte-Anne-de-Sorel (chemin du Chenal-du-Moine) pour vérifier si elles étaient munies de paratonnerre. Un simple coup d’œil permettait de voir des conducteurs de descente qui relient les sommets du clocher au sol.

Rencontrée à l’église Enfant-Jesus, une employée de la Fabrique de Saint-Pierre a confirmé que les fabriques étaient toutes conscientes de l’importance des paratonnerres.

Toutefois, lors de sa tournée soreloise, notre journaliste a relevé un enjeu concernant les paratonnerres de l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, située sur la rue du Prince, qui est la propriété de la Ville de Sorel-Tracy. Les quatre tiges métalliques reliant les sommets de l’église sont coupées à environ sept pieds du sol.

La RBQ souligne qu’un bâtiment équipé d’un système de protection contre la foudre mal entretenu présente les mêmes risques qu’un bâtiment non protégé. Même pire encore puisque la foudre est attirée, mais l’installation est inadéquate pour drainer toute l’énergie contenue, ce qui provoque de graves préjudices.

Ainsi, dans l’état actuel de l’église Notre-Dame, advenant qu’elle soit frappée par la foudre, les paratonnerres ne permettraient pas la décharge électrostatique de pénétrer dans le sol sans dégât majeur.

Questionnée à ce sujet, lla Ville admet qu’il y a un enjeu avec la mise à la terre des paratonnerres de l’église Notre-Dame. « Les conducteurs utilisés étant des câbles de cuivre, un matériau prisé pour la revente, il arrive que ces derniers soient retirés à notre insu. Nous sommes bien au fait de cette situation et il est prévu que les travaux pour la corriger, c’est-à-dire de refaire les mises à la terre, mais aussi de mettre en place les éléments nécessaires pour éviter que les conducteurs soient subtilisés, soient exécutés prochainement », informe Maude Péloquin, cheffe de division au Bureau de la consultation publique.

Au Québec, la RBQ recommande que les bâtiments en hauteur, comme les clochers d’église, soient munis d’au moins deux conducteurs de descente.