5 août 2025 - 07:00
Les disparus
Par : Deux Rives

Disposant d'une longue feuille de route dans le journalisme à Sorel-Tracy, avec plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans les médias écrits dont le journal La Voix, Daniel Lequin a accepté de nous partager sa plume de temps à autre pour des chroniques.

Humaines ou physiques, on peut difficilement se préparer aux disparitions.

Même perdre un animal, on s’en remet péniblement.

Sachant qu’il n’y a rien d’éternel sur cette terre, nous ne pouvons contrer les aléas de la vie.

Comment peut-on faire pour imaginer une disparition quand elle fait partie de notre petit monde, notre entourage et parfois de notre quotidien?

En fait, on ne pense pas à ça et c’est aussi bien ainsi. On doit regarder droit devant et ne pas se traumatiser par des possibilités, des suppositions, des éventualités. Personne n’échappera à une perte ou une absence durant son existence.

L’exemple de l’église de Saint-Ours en fait preuve. On parle d’une bâtisse, c’est du matériel, c’est froid, mais combien son départ a fait mal et ébranlé les citoyens. En plus, elle était moins active comme la plupart de ces édifices au Québec, et cela, malgré un fourmillement à l’époque où ces temples recevaient le respect pour lequel ils avaient été érigés. Lorsque l’on perd un élément dans notre vie, c’est un automatisme, les souvenirs refont surface… et les regrets également.

Voilà pourquoi, sans plonger dans la démesure, on se doit d’apprécier, de bien évaluer les impacts d’une éventualité.

Lorsque l’on parvient à franchir les années, on constate de plus en plus de choses et d’humains qui s’envolent ailleurs, on ne sait trop où.

L’humanité a été bâtie avec de belles réalisations, de belles personnes afin que nous en tombions amoureux. Alors, comme une rupture, on ressent le chagrin quand elles nous délaissent, nous abandonnent et parfois, sans avertissement, sans nous prévenir.

Je ne compte plus les occasions où j’entends prononcer cette phrase : « Mon Dieu que le temps passe rapidement ».

Du jour au lendemain, on se retrouve désarmé, démuni et on n’a pas réussi à apprécier chaque moment, chaque instant.

Avec la venue des réseaux sociaux et maintenant de l’intelligence artificielle qui prendra de plus en plus de place dans nos vies, il faudra s’y faire.

Cependant, l’importance d’apprécier traversera le temps. Sans se laisser influencer par la projection de gens supposément heureux, de ceux ou celles qui adorent lancer de la poudre aux yeux, sachez estimer à votre façon les facettes de votre vie.

Nul ne peut venir jouer dans vos plates-bandes et venir gâcher quoi que ce soit.

Le bonheur et la tristesse feront toujours partie de votre quotidien.

Quand j’ai vu pleurer cette dame aux nouvelles qui parlaient de ses souvenirs enfouis dans l’église à Saint-Ours, je me suis dit que même un incendie n’arrivera jamais à les effacer, car logés dans son subconscient, ils resteront à jamais bien ancrés si elle a bien voulu les conserver intacts.

Chaque jour, je déambule devant la vieille petite maison rouge sur la rue du Prince. Même si à une certaine époque, on est monté aux barricades pour la conserver, elle est maintenant passée aux oubliettes, et ce, jusqu’au jour où elle aussi, partira en fumée ou sera démolie, pour une raison ou pour une autre.

Pour me rejoindre, commentaires, suggestions : danielmedaille@hotmail.com

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