7 octobre 2025 - 08:05
Les visionnaires
Par : Deux Rives

Disposant d'une longue feuille de route dans le journalisme à Sorel-Tracy, avec plus d'une quarantaine d'années d'expérience dans les médias écrits dont le journal La Voix, Daniel Lequin a accepté de nous partager sa plume de temps à autre pour des chroniques.

La critique a toujours fait partie de notre monde. Surtout dans un pays comme le nôtre où personne ne va nous empêcher de dire ou d’écrire ce que l’on pense. Je le fais présentement. C’est un privilège.

Or, c’est normal d’abuser. Quand le plat de bonbons est disponible et que personne ne rôde autour, on plonge souvent à deux mains comme si nous avions peur d’en manquer ou tout simplement pour profiter de la situation.

On dit souvent qu’à Sorel-Tracy, en général, la population vieillit, même si on tente par différents moyens de renverser la vapeur. Ici et là, de jeunes couples de l’extérieur de la région viennent s’établir dans notre patelin, particulièrement parce que les maisons, devenues accessibles, ouvrent les yeux des acheteurs. Et c’est tant mieux. Je parle d’âge, car un vieux, c’est chialeux!

C’est beau de critiquer, mais on doit regarder bien des aspects lorsqu’on ose s’avancer dans ce milieu. Une facette difficile à prévoir est le futur.

À cette échelle, je pense à deux visionnaires dans la région, décédés aujourd’hui.

Parlons du parc Regard-sur-le-Fleuve, notre joyau local. Nous en sommes fiers et c’est vrai qu’il est magnifique. Cependant, je me souviens très bien lorsque le maire Marcel Gauthier en avait fait état.

Oh! My god! Il lui a fallu travailler fort pour parvenir à tricoter les mailles de cette ambition. Toutes sortes de motifs étaient évoqués, sensés et complètement ridicules. Gauthier, une tête dure, n’a jamais bronché, car il y croyait dur comme fer et savait qu’un jour, on allait être heureux de profiter de cet endroit.

Rapidement dans sa carrière politique, il avait compris qu’il fallait nécessairement tirer des avantages d’un fleuve à nos côtés. C’est exceptionnel et il fallait l’exploiter. À force d’insister, il a réussi, mais il aura fallu plusieurs années avant qu’il ne soit complété.

Un autre qui a vu loin est l’ancien directeur des loisirs de la Ville de Sorel-Tracy, Mario Deguise.

Je l’avoue, je n’ai pas toujours été en accord avec lui.

Mario était un amoureux des chevaux. Aujourd’hui, je le comprends davantage. J’adore les chevaux. Je suis présentement en train de regarder la série Yellowstone et je trouve ça fantastique. D’ailleurs, les connaisseurs ne se gênent pas pour dire qu’après le chien, le cheval est l’ami le plus fidèle de l’homme. Je le crois.

Mario voulait des installations à la hauteur derrière le Colisée ainsi qu’un endroit où l’on pourrait organiser des événements.

Je passe souvent les week-ends près du Colisée et rares sont les samedis et dimanches où ça ne bouille pas d’activités équestres durant la saison estivale. Je suis impressionné. Je me dis souvent que s’il fallait qu’il voie ça aujourd’hui, il en serait ravi.

Mario a poussé pour entamer les installations. Contre vents et marées, il est arrivé à faire progresser la situation.

Heureusement, il a fait fi de ceux et celles qui ne croyaient pas à ce marché. Présentement, c’est toute la ville qui profite de ces compétitions et économiquement, on parle d’une force sur le plan local.

Rares sont les villes au Québec qui possèdent de telles installations.

Il existe des gens qui ont ce don de voir dans l’avenir. Vrai qu’il n’est pas toujours évident pour un citoyen de percevoir la réussite d’une vision, mais parfois, on doit faire confiance, sans nécessairement être aveuglé dans les options prises.

Sorel-Tracy a raison de se bomber le torse pour son parc et son rayonnement équestre. Il aura fallu l’intervention de deux visionnaires.

Pour me rejoindre, commentaires, suggestions : danielmedaille@hotmail.com

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