21 octobre 2025 - 10:24
Impact des tarifs douaniers américains
Nos entreprises ont su trouver des solutions de rechange
Par : Stéphane Fortier

Jean-François Leblanc, directeur général par intérim de Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS). Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Les tarifs douaniers imposés par le président américain au cours des derniers mois ont forcé plusieurs entreprises exportatrices à réviser leurs façons de faire en matière de mise en marché de leurs produits. Aux dires de l’organisme Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS), elles ont, pour la majorité, brillamment réussi.

Des domaines comme l’aciérie, par exemple, ont été les sphères les plus impactés par les tarifs douaniers et nous sommes une région reconnue au Canada dans ce domaine. « Il fallait arrêter de dépendre des Américains », lance spontanément Jean-François Leblanc, directeur général par intérim de DÉPS en début d’entrevue.
« Les entreprises exportatrices ont ainsi trouvé des solutions afin que de telles situations ne se reproduisent. Par exemple, si un autre pays décide de ne plus faire des affaires avec le Canada, il faut être capable d’être flexible et versatile dans un marché qui est tellement changeant et dynamique », croit Jean-François Leblanc.
Se montrer résilient

Ce dernier revient en arrière, à l’époque de la pandémie et rappelle que le DÉPS avait la responsabilité de la gestion des prêts d’urgence (PAUPME) aux entreprises. « Déjà, j’avais été très impressionné par la résilience et la capacité de nos entreprises à présenter si peu de mauvaises créances. Elles ont su se renouveler dans leur façon de faire, innover et surtout, profiter des opportunités qui se créent dans des périodes plus difficiles », se souvient M. Leblanc. Il est donc clair que les entreprises ont adopté la même recette cette fois encore et ont su s’adapter, soutient-il.

Pour être en mesure d’opérer sans compter sur le plus important marché au monde qui est celui des États-Unis, il faut réinventer son modèle d’affaires après avoir exploré les besoins d’autres pays. « Par exemple, des entreprises qui avaient pour habitude de produire tels types de pièces pour un marché particulier se sont adaptées à d’autres besoins et produit d’autres types de pièces pour des pays ailleurs dans le monde, comme en Europe. Et les autres pays ont vécu la même problématique, je le rappelle », précise M. Leblanc.
« Et la levée des tarifs entre les provinces a aussi contribué à stimuler l’économie canadienne et à aider nos entreprises à trouver de nouveaux marchés, notamment celui de l’Ontario », ajoute Emanuèle Roux, cheffe des communications au DÉPS.

Celle-ci rappelle que la mission économique de juin du DÉPS aux États-Unis a fait ressurgir le fait que les états du Nord-Est des États-Unis avaient une forte volonté de poursuivre leurs relations avec les entreprises canadiennes, car ce qui se passe à la Maison-Blanche ne reflète pas nécessairement ce en quoi le terrain croit.
« Investissement Québec a mis en place un programme appelé Frontière qui accorde des sous afin de permettre aux entreprises exportatrices de préserver leur compétitivité sur le marché américain et de leur permettre de s’adapter aux nouvelles réalités, de diversifier leur marché et leur clientèle », fait remarquer le directeur général par intérim.

Autres facteurs

Il ne faut pas non plus négliger les impacts de la guerre en Ukraine sur nos ports privés comme Richardson et son port de grains. De plus, certains pays ne voulaient plus faire affaire avec les Américains et se sont tournés vers le marché canadien. « On a su se montrer attrayant.
Les prises de position géopolitiques des Américains peuvent détourner les intérêts économiques de certains pays et ont créé des opportunités d’affaires pour nos entreprises », avance M. Leblanc.
Dans l’ensemble, l’économie dans la MRC de Pierre-De Saurel se porte bien. « Nous avons beaucoup de repreneuriat. C’est positif », fait savoir Jean-François Leblanc.
Bref, malgré l’incertitude, plusieurs entreprises ont su s’adapter aux nouvelles réalités amenées par les tarifs douaniers en explorant d’autres marchés. Pour le directeur par intérim du DÉPS, il ne fait aucun doute que la façon d’innover, de pivoter rapidement et d’être résilient face à l’adversité est un réflexe que les entreprises ont démontré à l’époque de la COVID-19, et qu’elles continuent de l’adopter depuis l’imposition des tarifs.

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