3 novembre 2025 - 11:09
Semaine nationale des personnes proches aidantes du 6 au 12 novembre
La présence et le bon moral, qualités ultimes d’un aidant naturel
Par : Stéphane Fortier

Nicole Cournoyer, qui a pris soin de son conjoint dans les derniers moments de sa vie à la maison, démontre l’importance du rôle des aidants naturels. Elle nous montre ici une image de son conjoint qui est parti l’âme en paix grâce à ses soins. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Chantale Guérin, coordonnatrice de l’Association des aidants naturels du Bas-Richelieu, invite les gens qui répondent à la définition de proche aidant de faire appel à l’organisme. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Ce qu’une personne atteinte d’une grave maladie ou en perte d’autonomie a le plus besoin, selon plusieurs aidants naturels, c’est une présence qui saura lui garder un bon moral.

C’est ce que la Victoirienne Nicole Cournoyer a rapidement compris lorsqu’elle a été appelée à soutenir son conjoint au cours de la dernière année. D’abord atteint d’un anévrisme abdominal, Denis Cournoyer a dû subir deux opérations avant que l’on découvre, par la suite, qu’il était atteint d’un cancer du poumon. Déjà, au cours des mois précédant cette mauvaise nouvelle, Nicole Cournoyer lui donnait tous les soins requis afin qu’il puisse améliorer sa qualité de vie en allant de la prise de médicaments à des injections.

« Cette expérience m’a fait réaliser combien on peut voir des aspects différents de la vie. Mes passages à l’hôpital m’ont fait découvrir un personnel attentionné, qui faisait preuve de beaucoup d’empathie pour les personnes malades et j’ai réalisé que j’avais ces qualités en moi », mentionne Nicole Cournoyer, qui a elle-même dû composer avec un cancer du sein l’année précédente.

Présence

Sans relâche, Mme Cournoyer a été présente pour son conjoint, lui remontant le moral avec ses sourires et son humour. « Il avait perdu la voix, avait de la difficulté à marcher. L’envoyer dans un centre de soins palliatifs pour finir sa vie? Il n’en était pas question », déclare Mme Cournoyer.

Trois options s’offraient à lui : soit il finissait ses jours dans un centre, ou encore il recevait des soins à domicile par des anges infirmiers comme Steve Gouin. Ou il recevait tout simplement une injection pour mettre un terme à ses souffrances rapidement. « Il a choisi la deuxième option. Il voulait partir en restant chez lui, dans ses affaires, dans son environnement », rappelle sa conjointe.

En attendant son départ, elle a continué inlassablement à l’aider dans son quotidien, lui donnant régulièrement de petits bonheurs toujours dans l’ambiance qui l’a rendu heureux au fil des années.

Pour elle, un aidant naturel doit donner de l’attention à la personne afin qu’elle ne sente pas seule. « Il faut avoir le moral. Ne pas s’apitoyer sur son sort, mais au contraire, faire preuve d’humour afin que la personne aidée oublie un peu son mal, sa situation, et moi, je suis comme ça », se décrit Nicole Cournoyer.

La résidente de Sainte-Victoire-de-Sorel s’est également rendu compte qu’elle était sensible à ce que sa clientèle pouvait vivre lorsqu’elle exerçait son métier de toilettage pour animaux. « Je me suis découvert une nouvelle mission, pendant et après mon travail de toilettage », avoue-t-elle. Être à l’écoute des autres et faire preuve d’empathie faisait partie de son ADN. Elle le réalise maintenant.

Il y a quelques jours, le conjoint de Nicole Cournoyer nous a quittés, serein, en paix, chez lui et entouré de personnes qu’il a aimées et de ses chiens qui l’adoraient. Il est parti en sachant que sa conjointe avait gardé son positivisme. « Si j’avais eu le moral à terre, il ne serait pas parti en paix », croit-elle fermement.

L’importance des proches aidants

Nous faire de telles confidences, peu de temps après le décès de son conjoint Denis, lui a demandé du courage, elle qui, durant cet entretien, avait souvent les yeux pleins d’eau. « Mais je voulais témoigner à quel point il est important d’apporter du réconfort à une personne proche, être présent, et ce, toujours avec un bon moral. Et surtout, avec le sourire », souligne Mme Cournoyer, qui plaidera toujours en faveur de l’importance des aidants naturels.

Nicole Cournoyer est désormais prête à aider quelque proche que ce soit de la même manière en lui offrant sa présence et un milieu chaleureux. Mais, dans un esprit peut-être un peu plus terre à terre, elle conseille à tous de se munir d’une bonne assurance qui les protégera en cas de maladie grave. « Toute notre vie, nous avons vécu en bonne santé. On ne sait jamais ce qui peut survenir », de conclure Nicole Cournoyer.

Beaucoup ne savent même pas qu’ils sont des proches aidants

Toute personne qui apporte un soutien à un ou plusieurs membres de son entourage présentant une incapacité temporaire ou permanente de nature physique, psychologique, psychosociale ou autre, peu importe leur âge ou leur milieu de vie, avec qui elle partage un lien affectif, familial ou non, est considéré comme proche aidant. Pourtant, encore un nombre incalculable de personnes répondant à ce portrait ne s’y reconnaissent pas.

C’est le constat qu’en fait l’Association des aidants naturels du Bas-Richelieu et sa coordonnatrice Chantale Guérin, en cette Semaine nationale des proches aidants. « Il y a encore une méconnaissance du terme, même si de plus en plus, les proches aidants sont reconnus par la société, notamment grâce à une loi, une politique et un plan d’action adopté il y a quelques années par le gouvernement provincial », indique Mme Guérin.

« Les gens ne pensent pas que le terme proche aidant s’applique à leur situation. Ils on tendance à minimiser ce qu’ils font et laisser la place, donner le crédit à d’autres », explique-t-elle. Elle renchérit en faisant remarquer que pas moins d’une personne sur trois est proche aidante au Québec.

Au sein de l’organisme basé à Sorel-Tracy, on retrouve 207 aidants actifs ou qui l’ont été. La plupart des personnes aidées sont des aînés, mais pas seulement. Même chose pour les proches aidants en tant que tel. « Ça touche tout le monde et il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide. Il ne faut pas rester seul. Nous sommes là pour accueillir les proches aidants, les écouter, les valider comme proches aidants et, au besoin, les orienter vers d’autres ressources », énumère Mme Guérin, qui ajoute que l’organisme dispose de 17 accompagnatrices au sein de son équipe qui peuvent faire un suivi individuel.

Campagne de financement

L’Association des proches aidants du Bas-Richelieu est présentement en campagne de financement. Comment peut-on les aider? En déposant vos sacs de contenants consignés vides (canettes, bouteilles, autres contenants consignés) chez Consignaction situé aux Promenades de Sorel (450 boul. Poliquin, ancienne porte extérieure du Sears). Vous déposez vos sacs (attention, sac transparent obligatoire) dans la zone Retour Express et ne pas oublier d’inscrire le numéro de téléphone de l’Association 450 730-0880.

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