Ayant vécu à Sainte-Victoire-de-Sorel, dans une maison historique – qui tient toujours debout – pour la majorité de leur vie, Françoise et Jacqueline sont les 16e et 17e enfants d’une famille de 17 (18 si l’on compte un enfant adopté). Comme cadettes, elles s’entendaient bien et profitaient de l’aide de leurs grands frères et grandes sœurs.
Nées d’un père forgeron, Joseph Dufault, et d’une mère à la maison, Marie-Louise Millette, elles vivent aujourd’hui dans des résidences privées pour aînés (RPA) différentes, mais lorsqu’elles se revoient, elles adorent se remémorer le bon temps.
Lors d’une rencontre d’une trentaine de minutes, les deux femmes se remémoraient les messes du dimanche, les soirées dansantes – Jacqueline danse toujours aujourd’hui –, les chutes à vélo, la fois où elles ont volé la pipe de leur père pour la mettre sur un bonhomme de neige, ou l’accident de travail de leur père, qui s’était coupé deux doigts dans son atelier de menuiserie, mais qui n’avait quand même jamais cessé de travailler.
Leurs meilleurs souvenirs? Le temps des Fêtes. « On était dans une toute petite maison. On se réunissait. Les plus jeunes étaient dans les escaliers. C’était le bon temps », se remémore Jacqueline, la nouvelle centenaire.
Cette dernière, même si elle a eu quelques amoureux pendant sa vie, n’a jamais été mariée et elle s’est occupée de sa mère jusqu’à son départ. Françoise, de son côté, s’est mariée à l’âge de 20 ans avec Bernard Vilandré, avec qui elle a eu un enfant, André. « Elle a toutefois élevé plusieurs enfants, de ses beaux-frères et belles-sœurs, parce que c’était la seule qui restait en ville. Quand ils avaient une job en ville, les enfants restaient en pension chez nous », raconte André Vilandré.
Secret de longévité
Si les deux sœurs cadettes ont dépassé le cap de 100 ans, il en est autant pour deux autres membres de leur fratrie, soit Adrien et Élodie, qui sont tous deux décédés à l’âge de 104 ans. « Le plus jeune des 17 est décédé, c’était Oscar, à 84 ans. Les autres avaient tous plus de 90 ans », mentionne André Vilandré.
Et quel est le secret de cette longévité? Il n’y en a pas, si ce n’est qu’elles n’ont jamais fumé de cigarette ou bu d’alcool – sauf un peu de Bailey’s dans le café pour Jacqueline, de temps en temps. D’ailleurs, elles ne prennent aucun médicament. « Le pharmacien nous a même dit, en riant, qu’il n’y avait pas d’argent à faire avec Françoise! » raconte son fils André, en riant.
Aujourd’hui, Françoise et Jacqueline poursuivent leur route, chacune dans leur résidence, mais toujours prêtes à raviver les souvenirs qui ont façonné une famille où la longévité semble décidément faire partie de l’héritage.
