31 juillet 2017 - 00:00
À la prochaine Jean-Marc
Par: Deux Rives
Mike Cournoyer est un humoriste sorelois. Il donnera son opinion sur l'actualité régionale chaque premier mardi du mois.

Mike Cournoyer est un humoriste sorelois. Il donnera son opinion sur l'actualité régionale chaque premier mardi du mois.

CHRONIQUE. Pour être franc, je n’ai pas eu la chance de le connaître beaucoup… Mais je l’ai croisé juste assez souvent pour être marqué par sa personnalité et son professionnalisme, je lui dédie ma chronique carte blanche de ce matin.

J’ai parlé à Jean-Marc Lebeau pour la première fois alors qu’il était juge-invité sur une joute d’improvisation dans lequel je « performais ». J’étais allé me présenter à lui après la partie, un peu gêné devant un tel monument du monde des communications. Après tout, je n’étais que le ti-gars qui allait faire des chroniques à CJSO le jeudi à 9h35 entre une pub de char et une chanson de Kaïn. Je pensais qu’il m’aurait juste dit un simple « Enchanté, bonne soirée » mais finalement, il m’a jasé un bon 10-15 minutes. Une générosité qu’on ne voit que très rarement de nos jours.

J’ai vraiment compris l’ampleur de son professionnalisme le jour où j’ai eu l’honneur de travailler avec lui. J’étais engagé pour coanimer un gala où il était présentateur (si ça c’est pas stressant…). À 30 minutes du début du gala, il était sorti prendre l’air et je l’avais croisé alors que j’arrivais dans le stationnement (j’étais un peu dernière minute). J’apprends qu’il était arrivé plusieurs heures d’avance afin de peaufiner son texte, de le répéter plusieurs fois, de trouver son rythme, de pratiquer sa voix… Il ne prenait rien pour acquis. Je lui demandais un peu à la blague s’il était nerveux pour le gala, il m’a répondu : « Malgré mon âge, je vais toujours avoir le trac ». Je pensais qu’il me faisait marcher, mais c’était vrai… Il ne prenait rien pour acquis.

Au mois de mars dernier, j’ai eu la chance de le recevoir pour une entrevue sur le Web. C’est toujours gênant de demander à une personnalité publique sérieuse de participer à une entrevue à caractère plus comique (un journaliste c’est toujours plus difficile à convaincre qu’un politicien étonnamment). Mais il a accepté. J’avais peur de lui faire perdre son temps, je lui avais dit : « ça va durer environ 15 minutes, gros max, on ne vous dérange pas plus longtemps… » Il m’a donné 35 minutes d’entrevue. Un 35 minutes pendant lequel je me suis aperçu qu’il était une mine d’or d’anecdotes comiques mais aussi un 35 minutes pendant lequel j’en ai appris plus que dans plusieurs cours universitaires que j’ai suivis. J’ai réécouté cette entrevue aujourd’hui en écrivant ces quelques lignes pour finalement me souvenir que je lui demandais à un certain moment quel serait le titre de sa biographie, il m’avait répondu « Un gars ben ordinaire… J’ai vécu une belle vie, j’ai toujours fait ce que j’aime ». Sur le moment de l’entrevue, je trouvais que c’était une réponse modeste… Réécouter cela aujourd’hui, le peu de poil que j’ai m’a dressé sur les bras.

Je me considère chanceux d’avoir l’opportunité d’écrire mes cinq paragraphes mensuellement dans l’encadré vertical de la page 6 du journal. C’est un monsieur comme Jean-Marc Lebeau qui m’a fait réaliser le privilège mais surtout la responsabilité que ça représente le métier des communications, je ne le prendrai jamais pour acquis. Merci pour tout Jean-Marc.

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