La directrice générale de l’organisme, Marie-Josée Averill, avec son équipe, partage le leadership de l’action avec la Ville de Sorel-Tracy, l’Office d’Habitation Pierre-De Saurel, le CISSS de la Montérégie-Est et la MRC de Pierre-De Saurel. La Porte du Passant nous a habitués à des projets qui changent véritablement les choses pour les personnes en situation d’itinérance.
La Porte du Passant n’a pas beaucoup le choix. En trois ans, on constate qu’il y aurait cinq fois plus de personnes en situation d’itinérance dans la région. C’est énorme. La Porte du Passant a accueilli plus de 130 personnes différentes en six mois. Les chiffres donnent le vertige et nous obligent à prendre la mesure de l’importance de la situation.
Cette édition de notre hebdomadaire fait écho à un nouveau projet pour des personnes qui subissent la pression de ne pas trouver à se loger le 1er juillet. On met des casiers à leur disposition pour qu’elles puissent y placer certains effets personnels en sécurité, le temps de pouvoir se reloger. Le projet ne vise pas que les personnes en situation d’itinérance et répond à une situation d’urgence. Mais l’effort, réel, est là.
Mais d’où viennent donc ces idées de projets? La Porte du Passant a eu la bonne idée d’organiser des conversations tant avec des personnes qui utilisent ses services qu’avec des gens intéressés par la question. Elles ont permis d’identifier des besoins très concrets et d’y apporter des solutions. L’imagination est certainement une force, mais pour ne pas rester dans l’abstrait, être à l’écoute pour bien entendre les besoins, c’est un talent qui vaut son pesant d’or. Plus de 300 personnes ont participé à ces consultations en avril et en mai cette année.
Les défis ont été identifiés : manque de logements abordables, accès limité aux services de santé mentale et de dépendance, stigmatisation.
Comme Sorel-Tracy, les villes du Québec doivent trouver des solutions pour relever le défi de soutenir les personnes en situation d’itinérance, des gens qui sont parmi les plus vulnérables de notre société, des gens qui ont besoin de notre solidarité et de celle des institutions qui ont cette responsabilité de soutien.
La concertation, surtout lorsqu’il est question de situations qui se développent dans l’urgence, exige du doigté, de l’ouverture, de l’ambition aussi. Notre région a cette réputation d’être capable de générer la solidarité nécessaire, le moment venu. C’est une de nos forces.
Répondre aux besoins quotidiens – sécurité alimentaire ou hébergement d’urgence par exemple – fait partie de l’ADN de la Porte du Passant. Mais l’organisme voit plus loin avec le Projet 92 qui a mené à la conversion de l’ancien restaurant L’Aquarelle en maison de chambres pouvant accueillir neuf personnes en transition. Ce projet comprend de l’accompagnement en vue d’aider, à leur rythme, les personnes hébergées à poursuivre leur cheminement. C’est évidemment un projet qui se situe directement dans le contexte de la pénurie de logements.
On finit par se répéter, mais il faut le dire et le redire, les situations complexes exigent de la collaboration pour se partager le travail. C’est heureux de constater qu’ici encore, la coopération intersectorielle fait partie de l’équation.