16 septembre 2025 - 07:55
Accusé de leurre informatique, il est remis en liberté pendant les procédures
Par : Jean-Philippe Morin

Un homme de 61 ans faisant face à neuf chefs d’accusation en lien avec le leurre informatique et la possession de pornographie a pu recouvrer sa liberté pour le reste des procédures judiciaires, a tranché le juge Marc-Nicolas Foucault le 9 septembre, au palais de justice de Sorel-Tracy.

Michel Mercier, qui a été arrêté le 3 septembre dernier et qui était incarcéré depuis ce temps, a su convaincre le juge qu’il allait respecter la vingtaine de conditions strictes à lui être imposées. Le résident de Sorel-Tracy devra notamment s’abstenir de communiquer avec la plaignante ou de se trouver à proximité d’elle, d’être en présence de mineurs, de consommer des drogues, de posséder un téléphone cellulaire et d’utiliser Internet.

Conversations Messenger

Selon le récit formulé à la cour par la procureure du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) Geneviève Beaudin, Michel Mercier a envoyé une demande d’amitié sur Facebook à la victime alléguée, qui aurait accepté. Sur Messenger, l’accusé aurait mentionné qu’il a 50 ans, alors que la présumée victime aurait répondu qu’elle a 14 ans. Ce à quoi M. Mercier aurait répondu que « ça n’a pas d’importance ».

Le suspect l’aurait ensuite invitée chez lui en lui proposant notamment des massages. Il lui aurait aussi demandé de lui montrer ses parties intimes, ce qu’elle aurait fait.

La présumée victime aurait alors eu le réflexe d’effectuer une capture d’écran et d’en parler à son frère, puis à sa mère. C’est à ce moment qu’une plainte à la police a été effectuée, mais comme le suspect aurait supprimé les conversations, il était difficile pour les enquêteurs de monter un dossier.

Infiltration

C’est à ce moment que des enquêteurs contre les crimes sexuels sont entrés en jeu, en créant un faux profil et en entrant en contact avec Michel Mercier. Dans ces conversations, l’enquêtrice a prétendu être une fillette de 13 ans, mais malgré tout, le suspect lui aurait proposé de faire des activités et de lui acheter des cadeaux. Il lui aurait également demandé des photos de ses parties intimes. Le lendemain, il aurait effacé plusieurs des messages.

Michel Mercier aurait ensuite effectué une demande d’amitié sur Facebook à une des « amies » du faux compte de l’enquêtrice, qui s’avérait être également un compte créé par la Sûreté du Québec. À nouveau, l’accusé aurait offert un message à ce qu’il croyait être une adolescente.

« J’ai eu ma leçon »

Questionnée par son avocate lors de son enquête sur remise en liberté, Michel Mercier a promis qu’il respecterait toutes les conditions si le juge ne l’emprisonnait pas pour le reste des procédures. « J’ai eu ma leçon solide », a-t-il mentionné.

L’avocate du DPCP, Me Geneviève Beaudin, a plaidé que si le juge le remettait en liberté, le risque de récidive et la gravité de l’infraction étaient trop importants, si bien que cela minerait la confiance du public envers l’administration de la justice. Le juge Marc-Nicolas Foucault a toutefois adhéré aux arguments de l’avocate de l’accusé, Me Laurence Legault-Denis, qui a plaidé que son client n’avait pas d’antécédents judiciaires en pareille matière et qu’en lui interdisant d’utiliser un cellulaire ou Internet et de se rendre dans les parcs, cela aurait un effet dissuasif sur son client.

Michel Mercier sera de retour devant la Cour le 18 novembre prochain pour la suite des procédures.

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