16 juillet 2019 - 13:11
Opéré à cœur ouvert la journée de son anniversaire
Un adolescent sorelois en attente d’une greffe de cœur
Par: Raphaëlle Ritchot

Félix Lachapelle entouré de sa marraine Dominique Tessier (gauche) et de sa mère Stéphanie Cardin (droite). Photo Raphaëlle Ritchot | Les 2 Rives ©

Depuis un an et demi, le garçon est en attente d'une greffe de cœur. Photo tirée de Facebook

Le succès d’une campagne de sociofinancement a mis la lumière sur l’histoire du jeune Félix Lachapelle. En 11 jours, sa marraine a amassé un montant de 13 241 $. Âgé de seulement 13 ans, l’adolescent sorelois a subi sa septième chirurgie cardiaque le 2 juillet dernier, le jour de son anniversaire.

Né avec des malformations cardiaques, Félix a subi sa première opération à cœur ouvert alors qu’il n’avait même pas 24 heures. À trois ans, on lui a installé un stimulateur cardiaque. Lors de sa plus récente opération, les chirurgiens ont dû, entre autres, remplacer le boîtier de son stimulateur cardiaque.

« Il y a des risques chaque fois. Moi, je l’ai pris comme ça; on y va une opération à la fois et on fait confiance aux médecins. On n’a pas le choix », raconte avec beaucoup de calme sa mère, Stéphanie Cardin, rencontrée à son domicile alors que la famille venait tout juste de revenir du CHU Sainte-Justine.

Né avec cette condition, il ne se sent pas plus différent que les autres garçons de son âge. « Je vais bien, je me sens normal », assure Félix, timidement.

Une collecte de fonds au succès inattendu

La marraine de Félix, Dominique Tessier, a mis en place la campagne de sociofinancement via le réseau social Facebook, avec comme seul objectif d’amasser un peu de sous pour offrir quelque chose de spécial cette année pour l’anniversaire de son filleul Félix. Elle était loin de se douter qu’elle amasserait un tel montant.

« Je voulais pouvoir le gâter un petit peu avec ça. Au début, j’avais mis 1000 $ comme objectif. Pour moi, c’était vraiment anodin, je me disais que cela permettrait à la famille et aux amis proches de donner pour son anniversaire », raconte Mme Tessier.

D’ailleurs, c’est difficile pour l’adolescent de réaliser l’ampleur que cette somme représente. Pour le moment, il souhaite s’offrir un chien avec les sous de la campagne de sociofinancement.

« Quand il ira mieux, nous irons au refuge pour trouver un chien qui match avec sa personnalité », assure sa mère en regardant Félix.

Il aimerait également s’offrir un scooter l’an prochain, faire un voyage avec sa famille et s’acheter de nouveaux jeux vidéo.

Retour à la maison

Visiblement fatiguée, la famille explique que c’est la première fois que Félix obtient son congé de l’hôpital aussi rapidement.

L’année dernière, il a dû être hospitalisé quatre mois. Malgré cela, il a réussi les examens du ministère de sa sixième année.

« Il voulait absolument réussir pour entrer au secondaire et ne pas perdre ses amis, explique sa mère. À Sainte-Justine, il avait un professeur une heure par jour. J’ai dû prendre un prof privé pour qu’il reprenne la matière qu’il avait manquée. »

Félix a toujours gardé le moral et travaillé fort, assure sa famille. Cette année, il a complété sa première année du secondaire avec succès.

En attente d’un nouveau cœur

Le périple de Félix est pourtant loin d’être terminé. Depuis plus d’un an, le garçon est en attente d’une greffe de cœur. Pour l’instant, il n’est pas considéré comme un cas urgent.

« Tous les tests sont faits si jamais il y a une urgence, mais, tant que Félix va relativement bien, nous ne sommes pas prioritaires. Ce n’est pas une solution à long terme, mais dans le pire des cas nous pourrions tomber sur un cœur artificiel », précise Mme Cardin, en soulignant l’importance de signer sa carte d’assurance maladie pour le don d’organes.

Si l’adolescent doit subir une greffe du cœur, sa mère devra arrêter de travailler pendant presque un an. La famille n’exclut pas d’utiliser les fonds amassés à ce moment-là.

« On ne peut pas savoir quand ça arrivera, mais ce sont des moments où il n’y pas de sous qui rentrent. Ça fait déjà un an et demi que nous sommes en attente. On ne sait jamais », conclut Mme Cardin.

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