26 juillet 2022 - 08:00
Ah! Covid, quand tu nous tiens!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Jamais en mars 2020 je n’aurais imaginé encore parler de Covid deux ans plus tard. Je savais bien ce qu’était une pandémie. La vivre, c’est autre chose.

D’abord parce qu’elle ne finit pas de finir. Avec ses variants qui s’adaptent plus vite que nous aux situations, elle joue avec nos nerfs. Si tant est que bien des gens ont eu besoin de renouer avec un quotidien plus normal. Passer un été comme si elle n’existait pas. Reprendre une vie sociale plus mouvementée, vivre des activités culturelles et sportives plus nombreuses, partir en vacances. Recevoir. Voyager. Parce que leur environnement immédiat devenait trop étouffant, trop prévisible même si plus sécuritaire. Surtout quand ils y vivent à l’étroit, en famille. Plusieurs font même fi des protections les plus élémentaires. Au diable les masques même si parfois nécessaires. Après tout on est vacciné, plus d’une fois pour plusieurs.

Reste que la Covid fait encore des victimes directes dont certaines sont hospitalisées ou pire décédées. Et des victimes collatérales. Certaines de nos places d’affaires sont du nombre et cherchent à s’en remettre difficilement. Énergie Cardio a fermé ses portes, puis a rouvert. Le cabaret Les Années folles doit tenter de trouver arrangement avec ses créanciers. Les salles de bowling ont dû fusionner. Sans compter la fragilité dans laquelle se retrouvent plusieurs restos, commerces et entreprises. Que d’efforts additionnels à consentir pour redonner à plusieurs secteurs des reins plus solides d’autant qu’une pénurie de main-d’œuvre accentue les problèmes.

Décidément, on ne peut ignorer ce virus qui fait encore des siennes. Même si on le dit moins agressif, il s’attaque presque à tout ce qui bouge. Même si on nous dit qu’il faut « apprendre à vivre avec », il ne sera jamais un voisin intéressant. Des gens doivent être hospitalisés. Des travailleurs de la santé en sont atteints. L’urgence de l’Hôtel-Dieu déborde. On y ferme des services temporairement. Ce n’est surtout pas le temps d’être malade.

Mais désormais, les Québécois sont laissés à eux-mêmes, artisans de leur propre protection. On est loin des confinements et couvre-feux imposés, des Noëls seuls! Est-ce qu’on a enfin apprivoisé le virus? Ou trop entendu la colère montante de ceux qui ont crié leur soif de liberté? Ou pensé qu’en période pré-électorale les Québécois savent ce qui est bien pour eux? Bien malin qui peut le dire.

Chose certaine, cette pandémie change bien des choses dans nos têtes. Dans nos vies. Dans nos relations avec les autres. On en sortira changés sinon grandis, en colère sinon amortis, peut être malheureusement plus égoïstes qu’altruistes, certainement avec une autre vision de la vie, avec une place différente pour le travail et les loisirs dans notre quotidien.

Il nous appartient donc de nous défendre personnellement contre ce virus et ne pas contribuer à sa propagation. C’est même un devoir de citoyen responsable de le faire en espérant qu’il sera le premier et le dernier de son espèce. Même si pour le moment, on doit s’y résigner vagues après vagues. Ce que je fais.

C’est ce qui d’ailleurs m’empêche désormais de m’engager à ce que ce texte soit le dernier que j’écrive à son sujet. Même s’il risque encore de donner l’impression de déjà-lu. C’est la vie, semble-t-il. Ah Covid, quand tu nous tiens!

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