25 janvier 2018 - 11:19
Alain Primeau connaîtra son verdict dans les prochains jours
Par: Sarah-Eve Charland

Alain Primeau (Photo: Jean-Philippe Morin)

Alors que la Couronne plaide qu’Alain Primeau a prémédité le meurtre de son frère en 2011, l’avocat de la défense soutient vigoureusement que ce drame a été causé par accident.

Alain Primeau a subi son procès devant jury du 15 au 24 janvier au palais de justice de Sorel-Tracy. L’avocate de la Couronne, Geneviève Beaudin, a questionné une dizaine de témoins avant que l’avocat de la défense, Martin Latour, demande à son client de témoigner.

La défense a basé son argumentaire sur le témoignage de son client. Ce dernier a maintenu avoir pris son fusil au moment où son fils lui apprenait que le frère d’Alain Primeau, Richard, lui a demandé d’emprunter de l’argent. Son fils présente des problèmes de santé mentale et est plutôt vulnérable. Richard aurait également proféré des menaces de mort à l’égard de son frère. Alain Primeau aurait pris son fusil et serait monté à l’étage où son frère vivait pour le menacer. Il aurait trébuché sur le divan et le coup serait parti, a plaidé Me Latour.

De plus, l’avocat a tenté de discréditer la crédibilité des experts et des spécialistes qui ont été présentés par la Couronne.

« Il [Alain Primeau] ne sait pas ce qu’il s’est passé lorsque le coup est parti. Il ne sait pas comment la détente a été actionnée. C’est un accident aux conséquences irréversibles. […] En résumé, dans tous les scénarios que vous pouvez imaginer, Alain Primeau n’a jamais pensé à ce qu’il faisait », argumente Me Latour.

Selon la Couronne, l’accusé ne pouvait pas se trouver près du divan, comme le soutient l’accusé, puisque les analyses des experts démontrent qu’il se trouvait à une distance plus grande de la victime au moment du drame. Me Beaudin a aussi plaidé que l’arme était dangereuse puisque l’accusé aurait lui-même enlevé le pontet, une pièce métallique servant à protéger la détente, avant les événements et aurait lui-même chargé l’arme. La procureure croit que tous ces éléments portent à croire qu’il aurait planifié le meurtre.

« Ce n’est pas plutôt vraisemblable qu’en apprenant l’ampleur de la situation, il menace son frère. Il a vu rouge et est monté en haut, déterminé à ce que tout ça cesse », soutient Me Beaudin.

Le jury est séquestré depuis le 25 janvier afin d’en arriver à un verdict unanime. Le matin du 29 janvier, les jurés n’avaient toujours pas rendu de décision.

Rappelons qu’il s’agit du deuxième procès d’Alain Primeau, qui avait été déclaré coupable de meurtre au premier degré puis condamné à la prison à vie en 2014. Une erreur du juge dans les instructions données au jury a toutefois provoqué la tenue d’un deuxième procès.

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