5 janvier 2016 - 00:00
Alexandre Éthier ou l’enseignement de la musique salvatrice
Par: Louise Grégoire-Racicot
La musique a changé le Sorelois Alexandre Éthier. | Photo: Gracieuseté Jean-Charles Labarre

La musique a changé le Sorelois Alexandre Éthier. | Photo: Gracieuseté Jean-Charles Labarre

Le guitariste classique Alexandre Éthier est un professionnel venu à la musique à l’adolescence. Un rescapé de la musique, se qualifie-t-il, parce que celle-ci lui a ouvert la porte d’un avenir prometteur. C’est cet espoir qu’il transmet aujourd’hui à de jeunes défavorisés via le programme vénézuélien, « El sistema ».

« Cette décision en est une corporative. Ils l’ont annoncée à la dernière minute comme l’a fait Jacob ou Target », a dit le directeur des Promenades, Robert Leblanc.

Le magasin occupait 1400 pieds carrés dans le centre commercial, depuis son ouverture. Il opérait alors sous le nom de RadioSchack.

Lundi matin, Agnes Roter, directrice de la section marketing au détail,a révélé de l’entreprise, que la Source ne planifiait aucune autre fermeture de magasins au Québec.

« Nous avons fermé ce magasin puisque notre bail est arrivé à échéance », a-t-elle spécifié, sans mentionner combien d’employés sont touchés par cette décision, ni si l’entreprise considère trouver un autre local dans la région de Sorel-Tracy.

La musique lui a donné un chemin à suivre, se rappelle-t-il. « Si la vie est un Y, j’étais rendu au V du Y. Elle m’a donné une ligne de vie. Elle m’a ouvert une autre voie que la délinquance et m’a amené à faire des choses bien. »

Voilà pourquoi « El sistema » l’a interpellé. Il propose aux jeunes la musique comme activité parascolaire principale. La musique pour vivre ensemble, découvrir ensemble. Sortir de soi, de ses difficultés. Trouver un havre. Prendre confiance en ses moyens. Se discipliner.

Il a implanté, il y a trois ans, ce programme à l’école Charles-Lemoyne de Pointe-Saint-Charles. « Parce que son directeur croyait au pouvoir de la musique. Il nous a réservé un local où tous les jours, après l’école, des enfants viennent découvrir la musique. Ils étaient deux au départ. Ils sont 140 maintenant », explique-t-il.

Au début, les jeunes ont appris la guitare seulement, puis le violon, le violoncelle et l’alto et ce, après une période d’aide aux devoirs.

« C’est gratuit, ouvert à tous, TDAH ou pas, doués ou pas. C’est une mixité sociale. Ils viennent trois à quatre fois par semaine, entre 15h et 18h. »

Ils y intègrent ainsi la discipline, le respect d’un certain cadre de vie où persévérer pour avoir de meilleurs résultats. « C’est la musique salvatrice », résume-t-il.

En complément

« Je ne veux pas que les cours de musique disparaissent de l’école, au contraire. Je veux accoter ce programme pour aller plus loin. Il donne le minimum, nous visons le maximum. »

Des études le prouvent, insiste-t-il : jouer de la musique a des répercussions directes sur les résultats scolaires comme sur le psychomoteur, le langage, l’apprentissage des mathématiques.

« On ne veut pas faire de ces jeunes des virtuoses à tout prix, même si certains le deviendront peut-être, mais permettre à tous de vivre une expérience de groupe. »

Déjà l’expérience montréalaise est riche, dit-il. Les jeunes apprennent mais vont aussi voir des concerts, rencontrent des musiciens. Et ce, grâce au support financier de la fondation Partageons l’espoir.

Il y a un an, il a ouvert un deuxième lieu à Longueuil. « Ce que je souhaite, c’est qu’une école secondaire nous ouvre les portes. Puis que mille écoles suivent! »

À Sorel-Tracy?

Pourquoi pas à Sorel-Tracy aussi, dit-il. Mais il faut que ce soit le milieu qui s’en donne la chance et les moyens. Qu’il supporte financièrement le programme. « Tout est possible aux milieux pour qui la culture est importante », poursuit-il.

Sorel-Tracy pourrait être un milieu propice d’autant qu’elle compte de nombreux musiciens et groupes. Et que Rachel Doyon fait beaucoup avec la Maison de la musique et son concours de musique réputé à travers le Québec ,conclut-il.

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