8 mars 2019 - 01:04
Journée de la femme le 8 mars
Annie Barabé dédie sa vie à l’enseignement du patinage artistique
Par: Jean-Philippe Morin

Annie Barabé (à droite) continue d'avoir du plaisir à entraîner ses patineuses, dont Véronik Mallet (à gauche), après 30 ans de métier. Photo gracieuseté

Elle n’avait que 17 ans lorsqu’elle a commencé à enseigner le patinage artistique. Trente ans plus tard, Annie Barabé ne saurait pas quoi faire d’autre au grand bonheur de patineuses comme Cynthia Phaneuf qui ont pu profiter de ses conseils pour atteindre des sommets.

Dans le cadre de la Journée de la femme qui aura lieu le 8 mars prochain, le nom d’Annie Barabé est le premier qui est ressorti dans le domaine du sport. Au fil des années, la femme de 47 ans a entraîné de grosses pointures, dont l’ex-olympienne Cynthia Phaneuf. Même si elle a quitté la patinoire de Contrecœur depuis mai 2015 pour tenir son école à Varennes, elle reste toujours attachée à la région.

« Je donne des séminaires un peu partout au Québec, mais j’en ai donné un à Sorel-Tracy pour la première fois l’an dernier. J’ai entraîné de nombreuses patineuses de la région dont Alex-Anne Aubé-Kubel, qui aujourd’hui patine sur des croisières partout dans le monde », explique celle qui est une des coprésidentes d’honneur de la venue des Anciens Canadiens à Sorel-Tracy, le 2 mars, au Colisée Cardin. Elle a aussi été intronisée au Panthéon des sports de Sorel-Tracy en 2015.

Une passion

À l’âge de 17 ans, Annie Barabé entrainait des patineuses à temps partiel en même temps qu’elle complétait un baccalauréat en enseignement. Une fois son diplôme en poche, elle a eu l’opportunité de le faire à temps plein. Elle a donc mis sa courte carrière de professeure « sur la glace » le temps de poursuivre sa passion.

« Et je ne suis jamais retournée dans l’enseignement!, lance-t-elle en riant. J’ai encore la chance aujourd’hui de poursuivre ma passion à un haut niveau. Ce n’est pas toujours facile, il y a des hauts et des bas, mais je ne me vois pas faire autre chose. »

Lorsqu’Annie Barabé n’avait que 21 ans, une de ses protégées, Marie-France Péloquin, a été sacrée championne canadienne novice. Déjà, elle avait une championne canadienne sous son aile, ce qui a fait écarquiller les yeux de plusieurs autres entraîneurs. « J’ai vu à ce moment que j’avais les atouts pour en faire une carrière », souligne-t-elle humblement.

Aujourd’hui, son école fonctionne à plein régime. Elle compte 26 patineuses de tous les âges, dont plusieurs championnes. Dans les trois catégories de patinage artistique, son établissement compte au moins une patineuse sur le podium aux derniers Championnats canadiens.

« Chez les juniors, j’entraîne la championne canadienne Hannah Dawson. Chez les novices, Mélaurie Boivin a gagné l’argent, tandis que chez les seniors, Véronik Mallet est montée sur la troisième marche du podium. J’en suis bien fière », se réjouit-elle.

Une femme dans un monde… de femmes

Bien que le patinage artistique soit composé en majorité de femmes, la plupart des entraîneurs de renommée sont des hommes. Toutefois, Annie Barabé n’a pas senti le jugement de ses pairs parce qu’elle était une femme.

« Au contraire, j’ai eu beaucoup d’admiration de mes collègues. Le fait d’avoir, par exemple, pris Cynthia Phaneuf sous mon aile dès le début, à l’âge de huit ans, pour l’amener aux Olympiques, ç’a impressionné plusieurs entraîneurs. La plupart du temps, les patineuses sont déjà établies lorsqu’elles choisissent un entraîneur. Je crois que le jugement était plus grand parce que j’étais jeune et je manquais d’expérience au début, pas parce que j’étais une femme », pense-t-elle.

« Ça ne m’a jamais empêchée de mettre mon pied à terre, en tout cas! », conclut l’entraîneuse.

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