Une telle situation pourrait soulever des inquiétudes, mais tant du côté du Syndicat des Métallos que de celui de l’employeur, on entend travailler de concert afin de redresser la situation.
Jason Braconnier, président de la section locale 6586 des Métallos, pour un, loin de blâmer l’entreprise pour cette situation, convient que ce genre d’interruptions se veut une façon de limiter les mises à pied prolongées. « Nous pressons surtout le gouvernement fédéral d’accélérer ses démarches afin de permettre à nos entreprises d’aller chercher leur part de marché au Canada, histoire de moins dépendre des États-Unis », soutient-il.
« Le marché de l’acier est touché par les tarifs douaniers depuis le printemps et, depuis juillet, le carnet de commandes diminue », rappelle Jason Braconnier, qui dénonce le manque de filet de sécurité dans l’industrie de l’acier, notamment.
« Nous ne comptons que pour seulement 35 % du marché à l’intérieur du Canada. On dit que l’Ontario est reconnu pour son acier au pays, mais au Québec, on a aussi nos aciéries qui produisent des produits d’excellente qualité. Le pont Champlain a été bâti avec 80 % d’acier en provenance de l’extérieur. Il coûte peut-être un peu moins cher, mais nos produits sont de bien meilleure qualité », fait-il remarquer.
Ce dernier se dit heureux d’avoir une bonne collaboration avec l’entreprise. « Pour ne pas trop pénaliser nos travailleurs, on regarde la possibilité de leur confier de petits travaux qui peuvent être effectués afin d’avoir à composer avec le moins de mises à pied possible », souligne-t-il, tout en affirmant que des mises à pied, justement, sont inévitables.
Jason Braconnier croit qu’en formant des travailleurs, ces derniers pourraient aisément effectuer des tâches attribuées à des sous-traitants, ce qui permettrait à l’entreprise de réduire ses coûts.
S’adapter à la demande
Du côté de l’entreprise, Jean-Philippe Grou, directeur des communications chez ArcelorMittal Produits longs Canada, invoque que l’entreprise n’a pas le choix de s’adapter à la demande, et ce, rapidement. « Cet arrêt temporaire était planifié dans le temps. Nous en profiterons pour procéder à une gestion de l’inventaire », explique M. Grou, qui rappelle que toute l’industrie de l’acier est touchée.
« Notre objectif est d’aller chercher une plus grande part du marché local et à ce niveau, beaucoup de travail s’effectue », assure-t-il, en ajoutant que le marché de l’acier en est un de fort compliqué.
Jean-Philippe Grou mentionne qu’après cette pause d’une semaine, les opérations vont reprendre leur cours normalement.