« Être entrepreneure, ce n’est pas toujours facile. On fait des sacrifices, et pour ma part, j’en ai fait beaucoup! Je suis partie de rien avec un secondaire 5 seulement. J’ai fait mon chemin brique par brique. Tout ça m’apporte beaucoup de fierté. […] Je ne fais pas des pâtés, je ne fais pas de tartes, mais je fais de la business », a mentionné Julie Bruneau, la propriétaire des Entrepôts industriels Sorel-Tracy (EIST), sur la scène du Gala du mérite économique.
Une semaine après l’obtention de son prix, Mme Bruneau était toujours sur son nuage. « Je suis encore sur l’adrénaline, admet-elle. Je suis tellement fière de moi, je me sentais comme une vedette sur la scène. Quand je fais quelque chose, je ne le fais pas à moitié. J’avais donc monté un bon dossier de candidature pour le Gala. Je suis très heureuse d’avoir gagné parce que j’étais en compétition contre deux bonnes entreprises. »
Oser
Le verbe oser, Julie Bruneau l’a mis en pratique au début de l’année 2020 en achetant EIST un mois avant le début de la pandémie. Elle voulait souligner son 50e anniversaire de naissance avec un nouveau défi.
« Quand la pandémie est arrivée, mon banquier ne dormait plus. Il se demandait ce que j’allais faire. J’ai dit « laisse-moi faire ». J’ai donc profité du ralentissement économique pour mettre l’entreprise à mon image », explique la femme d’affaires avec fierté.
« Ça faisait 25 ans que l’entreprise roulait dans le même chemin. Il faut suivre l’évolution », ajoute celle qui a dédié sa carrière à des métiers non traditionnels.
Malgré la précarité économique mondiale, Julie Bruneau a mis à profit ses années d’expérience entrepreneuriale pour élever EIST à un autre niveau. Ainsi, aujourd’hui, l’entreprise assure l’entreposage et l’expédition de nombreux produits de joueurs internationaux, comme Rio Tinto Fer et Titane ainsi que Tekna.
« On exporte partout dans le monde, en Ontario, aux États-Unis, en Allemagne, etc. J’ai cinq quais de déchargement et mon superviseur parle quand même quatre langues parce qu’ici, c’est comme l’ONU. Hier, chez nous, il y avait un Pakistanais et un Chinois », informe Julie Bruneau.
En 2024, elle souhaite obtenir le permis de la Société des alcools du Québec (SAQ) pour entreposer des bouteilles des Subversifs. « On entrepose déjà leurs bouteilles vides et leurs boîtes de carton. On est en pourparlers pour entreposer les bouteilles pleines. La SAQ pourrait venir les chercher ici », explique-t-elle avec détermination.
À une quelconque femme qui souhaite se lancer en affaires, elle conseille de ne jamais abandonner. « Aucune cause n’est perdue tant qu’on y croit. Il ne faut pas hésiter à cogner à toutes les portes parce que des fois, pour les femmes, les portes ne s’ouvrent pas facilement. Moi, je ne cognais pas, je les défonçais », conclut Julie Bruneau.