Bien sûr, elle avait les aptitudes professionnelles qui lui ont permis d’être la journaliste, la rédactrice en chef et la chroniqueuse qu’elle a été. C’est indéniable et tout le monde lui reconnaît ces qualités. Mais avez-vous remarqué que dans les hommages qui lui furent rendus, tous ont insisté sur ses qualités personnelles et humaines, sur la personne qu’elle était et sur les relations de confiance qu’elle a créées avec des générations de collaborateurs, de leaders régionaux et de lecteurs?
Louise Grégoire-Racicot a réussi tout au long de sa carrière à concilier son engagement profond envers notre région avec les exigences éthiques de son métier, sans jamais compromettre l’un ou l’autre.
J’ai connu Louise Grégoire-Racicot lorsque je suis devenu maire de Massueville en 2005. Nous avons eu l’occasion d’échanger à de nombreuses reprises au fil des ans et nos discussions, souvent dans le cadre de sa préparation pour un article ou pour une chronique, visaient à comprendre ce qu’il y avait derrière l’actualité. Parce que pour elle, j’en suis convaincu, l’actualité hebdomadaire se situait dans un contexte beaucoup plus large, un contexte qu’elle souhaitait partager avec ses lecteurs. Elle voyait son travail comme une responsabilité envers le public qu’elle informait.
À la suite de nos échanges, j’ai vite réalisé qu’elle ne se fiait pas seulement à ma parole, elle l’ajoutait à celles des autres personnes avec qui elle parlait. Ses questions étaient toujours pertinentes et visaient à aller au-delà de ce qui était convenu. Je n’ai jamais été du club des mal cités et j’ai appris à assumer complètement ce que je lui disais et qu’elle répercutait dans ses textes. J’ai toujours senti le grand respect qu’elle avait pour les gens avec qui elle s’entretenait. Un respect qui lui permettait d’être critique, toujours avec subtilité, et de poser les questions qui nous obligeaient tous à réfléchir. Sans compter qu’elle connaissait à fond ses dossiers.
Louise Grégoire-Racicot a été la preuve de la pertinence d’une presse locale qui colle la réalité régionale du territoire qu’elle dessert et qui contribue de manière forte à une démocratie locale saine.
Lorsque j’ai dit à l’ancienne journaliste de La Voix Hélène Goulet que je souhaitais écrire cette chronique, elle a beaucoup insisté pour que je souligne son intelligence. Intelligence dans le sens de compréhension des enjeux. Louise Grégoire-Racicot avait l’intelligence de la région, elle la comprenait et elle le démontrait chaque semaine. C’était une qualité remarquable.
À travers toutes ces années, cette grande journaliste nous a accompagnés dans une histoire qui se réécrit sans cesse et qu’elle a elle-même contribué à écrire, à décrire, à questionner et à nous aider à comprendre.
N’oublions jamais le respect qu’elle avait pour son métier, pour les gens avec qui elle effectuait son travail, pour ce que vivait la région et pour ses lecteurs. S’en inspirer est le défi que Louise Grégoire-Racicot continue de lancer à celles et ceux qui couvrent notre actualité régionale. La barre est haute.